Deux études sur la durée de vie d'un petit ver nobélisé

Consommateurs de poisson : moins de démences liées à l'âge

Publié le 27/10/2002
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Un groupe de chercheurs de l'INSERM U330 (Bordeaux) a mis a profit l'étude épidémiologique PAQUID (personnes âgées QUID) afin de déterminer s'il existe un lien entre le régime alimentaire et les risques de démence chez les personnes âgées.

Entre 1991 et 1992, une cohorte de 1 674 personnes du sud-ouest de la France, âgées de 68 ans ou plus et ne montrant pas de signe de démence, a été réunie. Les participants à cette étude ont été divisés en quatre groupes, selon la fréquence de leur consommation de viande et de poisson ou de fruits de mer (consommation quotidienne, au moins hebdomadaire, occasionelle ou nulle). La cohorte a ensuite été suivie pendant sept ans. L'apparition de désordres mentaux a été recherchée en particulier.
Au cours de ces sept années, 170 cas de démence, dont 135 maladies d'Alzheimer, ont été détectés dans la cohorte. Une corrélation a pu être établie entre le régime alimentaire et le risque d'apparition de signes de démence chez les personnes âgées : la consommation de poisson ou de fruits de mer quotidienne, ou au moins hebdomadaire, diminue de manière significative le risque de voir apparaître des signes de démence, y compris la maladie d'Alzheimer.

Corrélé au niveau culturel

En revanche, aucune association significative n'a pu être établie entre la fréquence de consommation de viande et les risques de démence.
Le niveau d'éducation des participants à l'étude a pu être corrélé avec le risque d'apparition de signes de démence. Cependant, il a été établi que cette corrélation est indirecte : elle est liée au fait que la consommation de poisson ou de fruits de mer est plus élevée chez les personnes dont le niveau d'éducation est élevé.
Les aliments riches en acides gras poly-insaturés, tels que le poisson et les fruits de mers, semblent donc non seulement avoir un rôle de protection contre les maladies vasculaires mais pourraient aussi permettre une réduction significative des phénomènes de démence chez les personnes âgées, notamment une réduction de l'incidence de la maladie d'Alzheimer.
Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus lors d'une autre étude, l'étude Rotterdam, au cours de laquelle les participants n'ont été suivis que deux ans en moyenne.
Les auteurs de la présente étude suggèrent que les acides gras poly-insaturés contenus dans l'huile de poisson pourraient « réduire les inflammations dans le cerveau ou avoir un rôle spécifique dans le développement du cerveau et dans la régénération des cellules nerveuses » et donc jouer un rôle dans la préservation de la santé mentale des personnes âgées.

P. Barberger-Gateau et coll., « British Medical Journal », 26 octobre 2002, pp. 932-933.

Elodie BIET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7207