A L'INSTAR des Dr K. et B., qui, en se rendant, vendredi dernier, sur leur lieu de travail, ont vu plusieurs scooters à terre sur la chaussée du périphérique parisien, nombreux ont été les témoins des accidents de deux-roues dans une région parisienne privée de transports en commun et saturée d'embouteillages. De fait, le CRICR confirme que, pour la journée de jeudi, deuxième jour de grève massive des métros, trains et autobus, le nombre des accidents impliquant des deux-roues, a été le double de celui d'une journée normale : onze, contre cinq ou six dénombrés en moyenne sur les autoroutes franciliennes et le périphérique parisien.
A la préfecture de police, on signale tout au plus pour la journée de mercredi un accident grave, un piéton heurté par un deux-roues motorisé.
Pas plus de polyfracturés au SAMU de Paris.
Mais au SAMU de Paris, le directeur médical adjoint, le Dr Daniel Jannière, n'a relevé aucune évolution significative dans les prises en charge de victimes d'accidents de circulation. «Il y a certainement une augmentation de l'accidentologie au sens des traumatismes bénins, mais pas au sens médical des polytraumatisés et polyfracturés, observe-t-il. Plus de gens en voiture, à deux-roues et, parmi eux, plus de conducteurs inexpérimentés entraînent forcément plus d'accrochages. Mais, analyse l'urgentiste, les conditions de circulation, avec des embouteillages record et des vitesses très limitées, limitent la gravité à de la simple bobologie.»
A la BSPP (brigade de sapeurs-pompiers de Paris), on ne fait pas non plus état d'une augmentation du nombre des blessés, alors que les conditions de circulation se sont sensiblement dégradées : pendant les premiers jours de grève, les autoroutes menant à la capitale ont été saturées dès 6 heures le matin, les pics de bouchons sans précédent ont dépassé 300 km sur les autoroutes et voies rapides de la région parisienne et l'écart de trafic avec les journées habituelles a atteint 50 %. A titre exceptionnel, pour faire face à ces difficultés record, le PC zonal de circulation, placé sous l'autorité du préfet de police de Paris, préfet de la zone de défense, a dû être activé tous les jours dès 6 heures, l'ensemble des polices urbaines de proximité (PUP) étant mobilisées dans des missions de régulation du trafic. Par centaines de milliers, les Franciliens ont eu recours à toutes les solutions de transport alternatives pour rejoindre leur travail. Les transports « doux » ont été plébiscités, en tête desquels le Vélib' (en moyenne 160 000 locations/jour). Lors de la précédente grève, le 18 octobre, une psychiatre parisienne, usagère de ce système de location en libre-service, avait trouvé la mort, heurtée par un poids lourd. La ville de Paris, après ce premier accident mortel depuis le lancement de Vélib', a accroché des messages de sécurité sur les paniers des vélos et envoyé aux abonnés un petit guide « A vélo, en ville, le droit à la sécurité et le respect de chacun ». Des stages pratiques et théoriques gratuits ont également été proposés aux cyclistes inexpérimentés (« le Quotidien » du 25 octobre).
La semaine dernière, la hausse de l'accidentologie, selon le CRICR, semble avoir été davantage liée au «nombre plus important des deux-roues motorisés en circulation, ainsi qu'à la nervosité des automobilistes».
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