Si la prééclampsie touche près d’une grossesse sur 15, il n’existe actuellement aucun marqueur prédictif. Une équipe de Chapel Hill (University of North Carolina) en propose un pour la première fois : l’adrénomédulline. Fait étonnant, cette hormone, qui entraîne la vasodilatation des artères utérines, est sécrétée par le fœtus au cours du second trimestre. « Le bébé joue un rôle important pour protéger la mère de la survenue d’une prééclampsie », explique l’auteur senior, le Pr Kathleen Caron. C’est ainsi la première fois qu’est mis en évidence l’envoi d’un message chimique du fœtus vers l’utérus maternel.
Les chercheurs ont montré chez des souris génétiquement modifiées que l’absence d’adrénomédulline entraîne la survenue de prééclampsie. Le fœtus sécrète l’hormone au niveau placentaire, celle-ci entraînant le recrutement de cellules dites « natural killers » chargées de dilater les vaisseaux maternels.
En identifiant le rôle clef de l’adrénomédulline, l’étude ouvre la voie à des méthodes pour dépister et prévenir les pathologies vasculaires gravidiques. Cette hormone pourrait être ainsi utilisée précocement pour identifier les femmes prédisposées. L’équipe travaille d’ores et déjà à confirmer ces résultats précliniques chez des femmes enceintes.
Journal of Clinical Investigation, publié en ligne le 1er mai 2013.
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