Moins de la moitié des séropositifs ont un emploi

Publié le 26/10/2011

Quelque 152 000 personnes vivent avec le VIH/sida en France. Moins de la moitié d’entre elles ont un emploi, selon une enquête de l’association AIDES, dont les résultats ont été communiqués à l’occasion d’un colloque de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le sida au travail. L’enquête, réalisée en octobre 2010, montre que 46 % des personnes séropositives exercent une activité professionnelle et qu’une sur six (18 %) est privée d’activité alors même qu’elle voudrait travailler.

L’arrivée des trithérapies a prolongé l’espérance de vie des personnes contaminées par le VIH en même temps qu’elle améliorait leur accès à l’emploi. Le taux d’emploi est en effet de 58 % pour les personnes contaminées après 1997 et de 37 % pour celles qui ont été infectées avant le recours généralisé aux combinaisons d’antirétroviraux.

Parmi ceux qui ont un emploi, seulement 22 % sont reconnus comme travailleurs handicapés et 9,2 % ont recours à un temps partiel thérapeutique. En termes de revenus, 39,5 % des séropositifs et/ou atteints d’une hépatite B ou C ont touché moins de 950 euros par mois en moyenne sur l’année écoulée, ce qui les situe en deçà du seuil de pauvreté.

En juin 2010, l’OIT a adopté une recommandation sur le VIH/sida et le monde du travail pour renforcer la protection des personnes séropositives qui mènent une vie active. C’est « la première norme internationale jamais adoptée sur le VIH/sida », a souligné Gilles de Robien, ambassadeur de France auprès de l’organisation. Le colloque qui s’est tenu le 25 octobre avait le double objectif, de populariser le texte en France et d’interpeller tous les acteurs pour une meilleure application du texte. « Le problème de la séropositivité au travail ne concerne pas seulement les pays pauvres. C’est aussi un problème européen, avec des enjeux politiques et financiers », souligne l’OIT.

 Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr