« Le Quotidien » estime nécessaire de réagir à une dépêche d’agence dont la formulation pourrait conduire à une interprétation erronée. Selon cette dépêche, prolonger la réanimation cardio-pulmonaire par les personnels de secours pour les victimes d’une crise cardiaque ne fait aucune différence pour la survie d’un patient.
Ce travail de Ian Stiell et coll. portait en réalité sur la durée de réanimation effectuée par le personnel médical d’urgence avant de faire la première analyse du rythme cardiaque (dont dépend la défibrillation).
D’abord, il faut rappeler l’hypothèse suivante : une brève période de réanimation cardio-respiratoire (RCR) avant l’analyse du rythme cardiaque pourrait être bénéfique en augmentant la perfusion myocardique, donc en améliorant l’état métabolique des cardiomyocytes d’où augmentation des chances de succès de la défibrillation.
Cette étude a comparé deux groupes de patients (n = 9 933) victimes d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier :
– d’une part un groupe « analyse précoce » dans lequel les patients (n = 5 290) recevaient une RCR de 30 à 60 secondes, administrée par le personnel médical d’urgence, avant l’analyse électrocardiographique initiale ;
– d’autre part, un groupe « analyse tardive » dans lequel les patients (n = 4 643) recevaient la RCR pendant 180 secondes avant l’analyse électrocardiographique initiale.
Le critère principal était la survie à la sortie de l’hôpital avec un statut fonctionnel satisfaisant.
Résultat : 53,9 % des patients de chaque groupe ont atteint le critère principal.
« Parmi les patients qui ont fait un arrêt cardiaque extra-hospitalier, nous n’avons trouvé aucune différence dans l’issue après une période brève, comparée à une période plus longue, de la réanimation cardiopulmonaire administrée par le service médical d’urgence avant la première analyse du rythme cardiaque », concluent les auteurs.
Ian Stiell et coll. « New England Journal of Medicine » du 1er septembre 2011, pp. 787-797.
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