« À structure de population équivalente, le taux de suicide dans l’administration pénitentiaire est significativement plus important (+31 %) que celui de la population générale », conclut une étude INSERM portant sur la période 2005-2009. À la demande de l’Administration pénitentiaire (AP), le centre de recherche INSERM de Bordeaux (INSERM U 897) s’est notamment penché sur les motifs du passage à l’acte d’une vingtaine d’agents pénitentiaires qui se sont donnés la mort entre 2008 et 2010.
Dans 13 cas sur 21, « la vie professionnelle a contribué au passage à l’acte suicidaire ». Pour 17 cas sur 21, les facteurs de vulnérabilité concernaient la sphère affective et le couple. Les chercheurs considèrent que « les besoins parfois importants en personnel peuvent conduire à des recrutements de personnes qui présentent des fragilités incompatibles avec l’exercice du métier de surveillant ». La fonction, estiment-ils, « engendre un stress professionnel particulièrement intense et répété ».
Le groupe de travail sur la prévention du suicide mis en place par l’AP, en octobre 2009, devrait discuter des conclusions du rapport en juin prochain afin de décider de nouvelles actions de prévention. Les chercheurs préconisent, entre autres, un meilleur partage de l’information entre médecins, psychologues et services afin de prévenir le risque suicidaire chez ces professionnels. La CGT pénitentiaire a d’ores et déjà affirmé son opposition à la mise en place de « dossiers partagés » sur la santé psychologique des agents.
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