Plusieurs cas d’accidents mortels liés à des morsures de chien ont, ces dernières années défrayé la chronique. Une enquête conduite par l’Institut de veille sanitaire (InVS), en collaboration avec l’association des vétérinaires comportementalistes, Zoopsy, montre que les morsures peuvent entraîner des séquelles et tord le cou à une idée largement répandue : « Il n’a pas été mis en évidence par cette enquête que certains chiens étaient plus dangereux que d’autres, ni par la fréquence des morsures, ni par leur gravité », soulignent Cécile Ricard et Bernard Thélot, ses auteurs. En revanche, le Berger allemand, le Labrador, le Jack Russell, le plus souvent des mâles, font partie des types le plus cités parmi la centaine de races impliquées.
L’enquête a été réalisée entre le 1er mai 2009 et le 30 juin 2010 aux urgences de huit hôpitaux*. Au cours de la période, 485 recours aux urgences pour morsures de chien ont été signalés. La moyenne d’âge des victimes était de 28,8 ans, les moins de 15 ans représentant 36 % de la population.
Elle met en évidence deux facteurs de gravité : l’âge et le fait de connaître le chien mordeur. Les adultes présentent des morsures plus graves que les enfants. Ils se font mordre le plus souvent en cherchant à séparer des chiens qui se battent tandis que chez l’enfant, la morsure apparaît comme une mise en garde lorsque le chien est irrité.
Aucun décès n’a été observé au cours de cette étude même si le pronostic vital a été engagé dans deux des cas étudiés. Un mois après la morsure, deux répondants sur cinq ont déclaré avoir des séquelles, le plus souvent esthétiques (80 %), mais aussi physiques (douleurs, perte de mobilité pour 15 % d’entre eux) ou psychologiques (cauchemars, peurs des chiens, moral affecté pour 5 % d’entre eux).
Selon les auteurs, des campagnes de prévention devraient être menées à l’attention des propriétaires de chien afin d’informer des risques inhérents à leur animal de compagnie. « Ces risques sont le plus souvent méconnus », soulignent-ils. Les enfants « doivent en particulier apprendre à ne pas considérer le chien comme un jouet mais bien comme un être vivant avec ses réflexes de défense », concluent-ils.
*Les Centres hospitaliers (CH) d’Annecy, de Béthune, de Blaye, de Fontainebleau, le Groupe hospitalier du Havre, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges, l’Hôpital de la Timone à Marseille et le CH de Verdun.
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