Le rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) interpelle les gouvernements sur le financement de la santé : « Dans les pays où il est en grande partie assuré par la facturation des soins aux usagers eux-mêmes, les frais de santé acculent chaque année 100 millions de personnes à la pauvreté. »
Pour permettre à chacun de se soigner sans courir à la faillite, l’OMS promeut la couverture universelle et propose trois pistes de réflexion.
D’abord, les gouvernements doivent faire preuve de volonté politique pour mobiliser les fonds nécessaires. Si les 49 pays les plus pauvres du monde consacraient 15 % de leur budget à la santé, leurs ressources doubleraient. L’instauration de taxes sur le tabac, les billets d’avion ou les opérations de change pourraient également remplir les caisses.
Mais il ne suffit pas de posséder des richesses, encore faut-il savoir les utiliser. De 20 à 40 % des ressources dépensées en matière de santé sont gaspillées, selon l’OMS. « Avant de rechercher les postes de réduction des dépenses en matière de soins médicaux, cherchez d’abord les occasions d’améliorer l’efficacité », préconise la directrice générale, Margaret Chan. L’organisation a identifié dix domaines où des dépenses inutiles peuvent être évitées, comme l’achat de médicaments et les soins hospitaliers.
Enfin, le système de paiement direct est particulièrement pointé du doigt, car il stigmatise les plus démunis. L’OMS préconise a contrario d’augmenter les niveaux de prépaiements obligatoires, qui évitent au patient de financer directement ses soins, et de développer la mutualisation des risques. Ce système par l’impôt ou les cotisations est « la base la plus efficace et la plus équitable pour augmenter la proportion de la population couverte », estime Margaret Chan.
Si la directrice tient à afficher son optimisme, jugeant que tous les gouvernements peuvent prendre des mesures immédiates pour accélérer le processus vers la couverture universelle, l’OMS rappelle à la communauté internationale que les pays à faible revenu ne pourront s’en sortir seuls. Si les donateurs tenaient leur engagement de consacrer 0,7 % de leur PIB à l’aide publique au développement, « on pourrait sauver trois millions de vies supplémentaires d’ici à 2015 », a conclu Margaret Chan.
Quotimed.com, le 22/11/2010
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