Dans son rapport « charges et produits », censé aiguiller le gouvernement dans la préparation du budget de la Sécurité sociale, la CNAM utilise des vieilles recettes toujours payantes : virage ambulatoire, prévention, génériques et pertinence des soins.
L’assurance-maladie mise beaucoup sur ses programmes de retour à domicile (PRADO). Elle table sur 171 millions d’euros d’économies l’an prochain et prévoit une forte montée en puissance avec plus de 840 millions d’euros en trois ans. L’objectif est de limiter la durée des hospitalisations après des interventions de chirurgie orthopédique (326 millions en trois ans), les accouchements (238 millions), grâce à une prise en charge optimisée des patients souffrant d’insuffisance cardiaque (214 millions) ou atteints de BPCO (9 millions), ou grâce au meilleur suivi de certaines plaies (48 millions) ou des AVC (5 millions).
Deuxième poste : la pertinence des soins. La CNAM identifie des gisements d’économies dans les ordonnances de médicaments anti-diabétiques et anti-TNF. Elle veut sans surprise enrayer la hausse des arrêts maladie (100 millions d’euros par an), sur la base de référentiels de durée. Quelque 547 millions d’euros sur trois ans pourraient être épargnés sur les dépenses de transports qui ont fortement augmenté en raison d’un recours accru aux taxis. Des efforts accrus sont réclamés aux établissements avec des objectifs personnalisés de prescriptions dans le répertoire générique.
Le montant global de 750 millions d’euros d’économies en 2016 semble modeste au regard des exercices précédents (2,4 milliards en 2015) et surtout de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie l’an prochain (1,75 %), historiquement bas, qui signifie 3,4 milliards d’euros d’économies par rapport à la croissance tendancielle des dépenses... En clair, d’autres mesures fortes de redressement seront annoncées dans le prochain budget de la Sécu (2016).
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