Les réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) en hépatologie – nécessaires pour l’initiation et le suivi d’un traitement de l’hépatite C par un nouvel antiviral à action directe (NAAD) – pourront désormais être organisées par des établissements autres que les 35 établissements de référence « hépatite », y compris des établissements privés. Cette possibilité est inscrite dans une nouvelle lettre d’instruction, relative à l’organisation de la prise en charge de l’hépatite C par les NAAD, émise par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, relayée par l’Association française de l’étude du foie (AFEF), et le Syndicat national des médecins français spécialistes de l’appareil digestif (SYNMAD).
Depuis la précédente lettre d’instruction, datée du 29 décembre dernier, plusieurs spécialistes s’étaient élevés contre les lourdeurs administratives qu’implique le recours obligatoire aux RCP. Ils craignaient également que, compte tenu du grand nombre de patients à traiter, le faible nombre de RCP ne provoque un empilement des dossiers.
Selon le nouveau courrier du ministère, daté du 30 avril, « les médecins hépatogastroentérologues, infectiologues ou internistes exerçant en milieu hospitalier (public ou privé) hors établissements disposant d’un service expert de lutte contre les hépatites virales [...] adresseront leur demande de mise en place d’une RCP à l’agence régionale de santé dont dépend l’établissement ».
Une composition et un rythme de réunion codifié
Pour que l’ARS donne son aval, il faudra que la RCP soit formalisée, avec un rythme clairement établi et adapté à l’activité, mais qui devra se tenir au moins une fois par mois. Elle devra comprendre un coordonnateur, un secrétariat, et être composée d’au moins un hépatologue, un microbiologiste ou un interniste, un pharmacien et un professionnel de santé en charge de l’éducation thérapeutique. Elle devra en outre être en mesure d’assurer une traçabilité systématique de toutes ses décisions.
Le SYNMAD a salué cette « reconnaissance de l’hépato-gastroentérologie libérale dans la prise en charge de ces patients », même s’il regrette l’absence de financements supplémentaires pour la mise en place de ces RCP. Le syndicat note cependant que le fait de devoir soumettre la création des RCP à la décision des ARS rend leur création plus contraignante que celle des RCP en cancérologie digestive. Le SYNMAD réaffirme par ailleurs son opposition à la tenue systématique de RCP « pour un traitement court, efficace, et dénué d’effets secondaires », précisant que de telles réunions devraient être réservées aux cas complexes ou limites, comme les patients ayant un stade de fibrose F2.
En janvier dernier, le SYNMAD avait saisi le Conseil d’Etat, afin de demander l’annulation de l’arrêté du 30 octobre 2014 qui subordonne l’initiation d’un traitement par NAAD à la tenue d’une réunion de RCP dans un des 35 pôles de référence « hépatites ».
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