L’aventure de SOS Médecins commence le 20 juin 1966. Au milieu des années 1960, Marcel Lascar, jeune médecin généraliste parisien, compte parmi ses patients un cas de cardiopathie banale. Mais, en rentrant de week-end, il apprend que cette personne est décédée faute d’avoir pu trouver un autre médecin en son absence. Au même moment, le Dr Lascar se trouve confronté à une fuite de plomberie dans son appartement. En pleine nuit, il appelle un artisan qui vient le dépanner dans le quart d’heure qui suit. Comme une évidence, il lui apparaît alors que les tuyaux de plomb ne peuvent résolument pas être mieux traités que les coronaires.
Des plombiers aux médecins
Une idée germe alors dans le cerveau du praticien : rendre visite aux plombiers qui l’avaient dépanné pour leur proposer de monter de toutes pièces un service de médecins à domicile sur leur modèle d’organisation. Le défi est relevé : un mois plus tard, les plombiers fournissent trois voitures équipées de radio. Un communiqué de presse annonce que, dès le lundi suivant, les patients auront la possibilité d’avoir la visite d’un médecin à leur domicile de 20 heures à 8 heures du matin. « Ce n’était pas une information, c’était une révolution », raconte Marcel Lascar. Six « médecins de la nuit » et le Dr Lascar sont alors à pied d’œuvre. Le premier appel vient de la rue Lauriston – une syncope chez un cardiaque. « Quatorze appels et une vie sauvée » au cours de cette première nuit, décrit France-Soir. SOS est né.
Essaimage
Dès lors, la vie ne devient pas un long fleuve tranquille pour l’Association, qui devra franchir de nombreux obstacles. En passant par l’opposition du Conseil de l’Ordre.
Pourtant, la mayonnaise prend. L’esprit SOS Médecins essaime en province ; son nom est alors protégé par un brevet ; l’Union nationale de SOS Médecins est créée en 1982.
Actuellement, en chiffres, SOS Médecins c’est :
– au niveau national : 63 associations, 1 000 médecins, 6 millions d’appel, 4,5 millions de dossiers, 2,5 millions d’actes par an ;
– au niveau parisien (SOS Grand Paris : 75 + 92 + 93 + 94) : 180 médecins, 800 000 appels SOS (et même 1 million avec les services hors SOS [bronchiolite, dentaire, cardio…]), 400 000 actes médicaux.
La relève
Le Dr Lascar aime à citer un poète persan : « Le mérite revient à celui qui commence. J’ai commencé mais, pour moi, le mérite revient à ceux qui ont continué, tous ces jeunes, ces 1 000 médecins de SOS Médecins, présents 24 heures sur 24 dans 63 associations, l’arme au pied, prêts à intervenir et qui ont fait de SOS une institution. » Des jeunes praticiens viennent régulièrement grossir les rangs. Pour Aurore Leblanc, jeune médecin à SOS, à Paris, « notre meilleur espoir : quand un jeune stagiaire arrive le matin en nous expliquant qu’il ambitionne de devenir psychiatre et qu’il repart le soir, en disant : à très bientôt, SOS Médecins ».
Notre vidéo des Drs Marcel Lascar, Aurore Leblanc et Nadège Tchouan.
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Consulter également « Le fabuleux destin de SOS Médecins », une vidéo proposée par SOS Médecins : https://www.sosmedecins-france.fr/index.php/actualite/actualites/1-actualite/325-le-fabuleux-destin-de-sos-medecins
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La rédaction n'a pas participé à l'élaboration de cet article réalisé par L'Agence scientifique du Quotidien du Médecin
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