Mettre fin une fois pour toutes à la pénurie d’organes à greffer – voilà l’objectif on ne peut plus ambitieux que se fixe l’Alliance pour la conservation des organes, qui organise le premier sommet mondial sur le sujet, du 26 au 28 février, dans la Silicon Valley. 150 participants – biologistes, bioingénieurs, chirurgiens mais aussi investisseurs et personnalités politiques – sont attendus pour discuter les dernières avancées en matière de cryoconservation.
« Nous sommes en train de créer une nouvelle discipline », lance avec fierté le Dr Zak Allal, l’un des cofondateurs de l’organisation californienne. « Notre objectif à long terme est de mettre en place des banques pour la conservation d’organes. »
Une carence en organes sans cesse croissante
L’OMS estime à environ 90 000 le nombre de transplantations d’organes effectuées chaque année dans le monde. En France, ce sont 5 123 greffes qui ont été effectuées en 2013 – une hausse de 45 % en 22 ans, rapporte l’Agence de la biomédecine. Le nombre de personnes prélevées a également augmenté, mais le besoin en greffons croît plus rapidement.
Outre le manque de donneurs, la fragilité des organes reste un obstacle de taille ; ils ne survivent que quelques heures en dehors de l’organisme. « Actuellement, de nombreux organes disponibles pour une greffe sont tout simplement perdus parce qu’un receveur compatible ne se trouve pas à proximité. Il existe un réel problème géographique. Malgré les transports rapides en hélicoptère ou en jet, on n’arrive pas toujours à temps, explique le Dr Allal. Si on pouvait accroître la durée de conservation, et utiliser ne serait-ce que la moitié des cœurs et des poumons qui sont perdus chaque année, la liste d’attente pour ces organes serait résorbée en quelques années aux États-Unis. »
Un rein de lapin conservé plus de 24 heures puis réimplanté
Aujourd’hui, cellules souches, sperme, embryons… peuvent être conservés hors de l’organisme. L’avènement de la vitrification – technique qui permet de refroidir les tissus rapidement en évitant la formation de cristaux de glace – a été une révolution pour la conservation des ovaires et des embryons. Lors du congrès, des équipes telles que celle du Dr Greg Fahy, qui dirige la société 21 st Century Medicine, en Californie, présenteront leurs derniers travaux. Les chercheurs de 21st Century Medicine ont par exemple réussi à étendre la durée de conservation d’un cœur de chien – limitée à 4 heures en conditions cliniques – à 45 heures. Les chercheurs ont aussi démontréqu’il est possible decryoconserver un rein de lapin pendant au moins 24 heures, le réchauffer puis le réimplanter sans que le lapin succombe.
De nombreux défis restent cependant à surmonter ; le contrôle des dégâts liés à la cristallisation dans les tissus, la toxicité des agents cryoprotecteurs, le stress thermomécanique, les blessures ischémiques… autant de sujets qui seront débattus lors de ce premier congrès.
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé