La caisse primaire du Val-d’Oise est pleinement engagée dans la lutte contre la prescription en non substituable (NS).
Le 14 janvier dernier, elle convoque une généraliste à qui elle reproche 232 prescriptions en NS. L’entretien dure 3 h 30. La généraliste défend chacune de ses prescriptions. Le 27 janvier, elle reçoit de sa caisse un relevé de conclusion de cet entretien. Sur les 232 dossiers, une vingtaine seulement est exclue de la procédure.
Pour tous les autres, elle est condamnée au paiement des indus, c’est-à-dire à rembourser la différence entre le prix du princeps prescrit et celui du générique correspondant. À la lecture de ce compte-rendu, la généraliste, âgée d’environ 45 ans, fait un accident vasculaire ischémique.
Hospitalisée 48 heures
« Fort heureusement, cet accident a été transitoire », indique le Dr Serge Larcher, président de la chambre syndicale des médecins du Val-d’Oise. Il nécessitera tout de même 48 heures d’hospitalisation.
« Cette généraliste est tout le contraire d’une militante anti-NS », assure le Dr Larcher. Selon lui, elle connaît ses dossiers et ses patients sur le bout des doigts. Elle aurait justifié chacune de ses prescriptions soit par des retours de patients n’ayant pas supporté un générique ou ayant signalé une moindre efficacité, soit par la volonté de ne pas prescrire sous forme de générique certains médicaments à marge thérapeutique étroite.
« Cette affaire dure depuis l’été dernier, assure le Dr Larcher. Ma consœur reçoit recommandé sur recommandé, on la harcèle de demandes de justificatifs. » Trente médecins généralistes seraient dans le même cas dans le Val-d’Oise, dont un qui doit passer prochainement devant la commission des pénalités.
« Le pire, conclut le Dr Larcher, c’est qu’à la suite de cet accident, j’ai prévenu la caisse primaire. Ils n’ont pas réagi et maintiennent la procédure ».
Contactée par « le Quotidien », la CPAM du Val-d’Oise n’a pas donné suite.
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