Généraliste dans l’Oise, le Dr Alain Daboul ne décolère pas. Depuis plusieurs années, il prescrit très régulièrement en non substituable. Par souci pour ses patients, assure-t-il. « Vis-à-vis de certaines personnes âgées, je préfère prescrire des princeps, confie-t-il au « Quotidien ». Les pharmaciens substituent en fonction de ce qu’ils ont en stock, si bien que mes patients ne se font jamais délivrer la même boite. Ils s’y perdent. »
Selon le Dr Daboul, le problème surviendrait aussi pour certains médicaments pédiatriques dont les versions génériques auraient un goût si désagréable qu’il découragerait l’observance des enfants.
Des semaines de travail
Le praticien est dans le collimateur de sa caisse primaire. Pour l’année 2013, elle a calculé que seulement 5 % de ses prescriptions entraient dans le champ du répertoire générique. Un taux bien modeste qui lui vaut régulièrement des courriers de sa CPAM. Le 3 octobre dernier, « pour qu’ils arrêtent de me harceler », Alain Daboul s’est engagé par courrier à ne plus apposer de mention NS sur ses ordonnances.
Mais la semaine dernière, il reçoit un volumineux courrier recommandé de la caisse primaire de l’Oise, comprenant 62 feuilles format A 3, listant 930 lignes de ses prescriptions en NS. « On me demande de justifier manuscritement sur le listing chacune de mes prescriptions, et de dire à chaque fois pourquoi j’ai refusé la délivrance du générique correspondant, s’indigne le praticien qui refuse de se soumettre. J’en ai pour des semaines, je ne peux pas faire ce travail, d’autant que je n’ai pas de secrétariat. »
Contacté par « le Quotidien », le médecin-conseil de la CPAM de l’Oise s’est refusé à tout commentaire, invitant le Dr Daboul à prendre contact directement avec elle.
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