On ne connaît pas bien les raisons de l’augmentation de la
prévalence de l’allergie à la cacahuète (C) ou à la noix (N) chez les enfants.
Dans le cadre d’un travail prospectif, A.L.
Frazier et
coll. ont cherché à en savoir davantage sur l’effet de la consommation de C et de N, au cours de la grossesse, sur le risque allergique de leurs enfants issus de cette grossesse.
Dans la
Growing Up Today Study 2, on compte 10 907 enfants, nés entre le
1er janvier 1990 et le 31 décembre 1994. Il se trouve que ces enfants sont nés de mères dont, grâce à leur participation à la
Nurses’ Health Study, on connaît les apports alimentaires au cours de leur grossesse (et même un peu avant le début et un peu après la
grossesse-périgrossesse).
En 2006, des enfants ont rapporté une allergie alimentaire établie par un médecin. Dès lors, deux groupes de pédiatres (dont un groupe de pédiatres spécialisés en
allergo-immunologie) ont réexaminé chaque cas potentiel.
Chez 8 205 enfants (nés de 8 205 mères) étudiés, ont été identifiés 308 cas d’allergie alimentaire (quel que soit l’aliment en cause) ; parmi ces 308 enfants, 140 cas d’allergie à la C ou à la N.
L’analyse des résultats montre que l’incidence des allergies à la C ou à la N chez les enfants était significativement plus faible chez les enfants des 8 059 femmes non allergiques qui avaient consommé le plus de ces deux aliments pendant la période de «
périgrossesse » (plus de 5 fois par mois pour les plus fortes consommatrices contre moins de 1 fois par mois pour les plus faibles consommatrices) ;
odds ratio de 0,31. En revanche, chez les 146 mères allergiques, il existait une association positive – quoique non significative – entre la consommation maternelle de C et de N et le risque d’allergie à ces aliments chez leurs enfants. Précisons que l’interaction entre la consommation maternelle de C et de N pendant la période de
périgrossesse et le statut maternel pour l’allergie à ces deux aliments était statistiquement significatif.
« Parmi les mères non allergiques à la C ou à la N, une consommation plus élevée de C ou de N était associée à un plus faible risque d’allergie à ces deux aliments chez leurs enfants. Notre étude soutient l’hypothèse selon laquelle
l’exposition aux allergènes accroît la tolérance et diminue le risque d’allergie alimentaire chez l’enfant », concluent les auteurs.
Dr Emmanuel de Viel
Frazier AL et
coll. Prospective
study
of
peripregnancy
consumption
of
peanuts or
tree
nuts
by
mothers and
the
risk
of
peanut or
tree
nut
allergy in
their
offspring.
JAMA Pediatr 2014 ; 168 : 156-62.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature