Les Français doivent attendre en moyenne 77 jours pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologue, selon une enquête réalisée par Yssup Research auprès de plus de 2 643 médecins spécialistes de la vision. Ce délai d’attente moyen peut atteindre 7 mois dans plusieurs départements, voire un an chez certains praticiens.
La crise démographique de la profession est telle que 15 % des ophtalmologues ne sont plus en mesure d’accepter de nouveaux patients. Dans dix départements, les refus de rendez-vous pour cause d’agenda saturé concernent 30 à 65 % des spécialistes libéraux.
La Loire, mal lotie
Dans la Loire, le Finistère, en Isère et en Seine-Maritime, les délais sont compris entre 152 et 205 jours. L’attente dépasse les 3 mois à Rennes et Toulouse.
Dans la capitale, les Hauts-de-Seine, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, les échéances pour l’obtention de rendez-vous sont les plus courts (de 24 à 40 jours en moyenne).
Paris (24,7 jours), Marseille (24,8) et Bordeaux (27,4) sont les trois villes parmi les 10 plus grandes de France, où l’attente est la moins longue.
Cette enquête nationale a été réalisée entre le 15 octobre 2013 et le 30 janvier 2014 à la demande du groupe Point Vision dont 4 centres proposent un rendez-vous, au tarif opposable, « en moins de 48 heures (par Internet ou par téléphone) ». Un nouvel établissement vient d’ouvrir à Paris dans le quartier de La Défense.
D’immenses besoins
Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) estimait dans une récente vidéo que le délai moyen avoisinait les 100 jours pour obtenir un rendez-vous.
Le syndicat rappelle que la demande de soins oculaires a été multipliée par trois depuis trente ans. Le nombre d’actes est ainsi passé de 11,5 millions en 1980 à 32 millions en 2010. Les besoins vont encore augmenter avec le vieillissement de la population (cataracte, dégénérescence maculaire, glaucome...) tandis que le nombre d’ophtalmologistes va continuer de décroître.
La France compte 5 800 ophtalmos dont les deux tiers sont âgés de plus de 50 ans. Selon les projections, ils ne seront plus que 4 000 en 2025.
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