Les portes de l’une des deux maternités du centre hospitalier Sud Essonne Dourdan-Etampes, situé au sud de Paris, sont closes depuis ce lundi matin pour une durée d’un mois renouvelable. Décidée par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, la suspension de l’activité de cette maternité de type I (600 naissances par an) intervient après le décès d’un nouveau-né, survenu le 30 juin (et déclaré le 25 septembre par l’établissement, après enquête interne).
L’ARS a procédé le 15 octobre à une inspection sur le site de la maternité de Dourdan, afin de vérifier les conditions de prise en charge de ce nouveau-né à l’accouchement, le statut du personnel médical et l’application de la réglementation concernant l’activité de gynécologie – obstétrique.
Pathologie grave
Verdict de l’ARS : « certaines dispositions réglementaires » sur l’organisation du personnel et l’utilisation de locaux « n’étaient pas respectées au moment du décès du nouveau-né et ne l’étaient pas au moment de l’inspection. »
De plus, un « certain nombre de protocoles » encadrant la prise en charge des parturientes dans la maternité et lors des situations d’urgence n’étaient pas « effectifs ». En clair : le personnel était ce jour-là insuffisant.
Pour l’hôpital, « la gravité de la situation médicale du fœtus, situation imprévisible, rare mais très grave, survenue en phase finale de l’accouchement » est à prendre en compte pour comprendre les circonstances exactes de l’événement. Le risque de décès dans ce type de situation est évalué « entre 10 et 30 % », rappelle l’établissement, citant le syndicat des gynécologues obstétriciens (SYNGOF).
Malgré son transfert en unité de réanimation néonatale, le nouveau-né est décédé 18 jours plus tard. Jugeant la maternité responsable, les parents portent plainte.
54 parturientes réorientées
Depuis vendredi, l’établissement a mis en place une cellule de crise pour réorienter 54 parturientes en fin de grossesse. Les suites de couches et les consultations sont maintenues. « Nous allons aussi répondre à l’injonction de l’ARS en remettant à niveau notre effectif de nuit dans le secteur d’hospitalisation », précise au « Quotidien » Thomas Talec, directeur de l’hôpital. Les procédures d’appel d’urgence seront aussi « intégralement revues ».
« Je tiens à préciser que le personnel médical ne fait pas d’astreintes à Dourdan, mais des gardes, poursuit Thomas Talec, en réponse à Libération, qui évoque le retard d’un anesthésiste à l’origine du dysfonctionnement. Même si cela n’a pas suffi pour éviter ce drame, gynécologue-obstétricien, pédiatre, anesthésiste, infirmiers anesthésiste et de bloc étaient sur place ce soir-là. Et la procédure d’embauche ne concerne pas le personnel médical ». Des sanctions sont-elles à craindre ? « Le déroulé des faits ne permet pas de le dire », conclut Thomas Talec.
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