Le nombre de sérologies VIH réalisées en France en 2010 est estimé à 4,98 millions. Ce nombre, qui avait augmenté de 2003 à 2005, a diminué en 2006 puis s’est stabilisé. Rapporté à la population française, le nombre total de sérologies VIH est de 77 pour 1 000 habitants, « une pratique très insuffisante », commente François Dabis dans le « BEH » n° 43-44. La proportion de sérologies positives pour 1 000 tests est nettement plus élevée en Île-de-France, en Guyane et en Guadeloupe que dans les autres régions.
Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité vis-à-vis du VIH en 2010 a été estimé à 6 265. Après avoir diminué significativement entre 2004 et 2007, le nombre de ces découvertes se stabilise : la majorité d’entre elles a été effectuée à l’hôpital mais la part des diagnostics réalisés par les médecins de ville est passée de 24 % en 2003 à 32 % en 2010. Le dernier plan national recommande de diversifier les stratégies de dépistage, notamment par les médecins généralistes, qui « devraient systématiquement proposer le test, y compris en dehors de tout risque repéré », précise François Dabis. « Il faut que cette révolution des pratiques des professionnels de santé et l’adhésion des populations qui devra l’accompagner soient rapides car le dépistage volontaire généralisé est absolument coût-efficace », ajoute-t-il.
La proportion d’hommes parmi les personnes découvrant leur séropositivité a continué à augmenter en 2010, atteignant 68 %, alors qu’elle était de 57 % en 2003, avec une moyenne d’âge de 37,9. Entre 2003 et 2010, la proportion de jeunes de moins de 25 ans n’a pas évolué de façon significative, alors que la proportion de 25-49 ans a diminué et celle de 50 ans et plus a augmenté. Un peu plus de la moitié des personnes découvrant leur séropositivité en 2010 étaient nées en France et un tiers en Afrique subsaharienne.
Diagnostics tardifs.
Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2010, on estime que 57 % ont été contaminées par rapports hétérosexuels (97 % des femmes et 38 % des hommes), 40 % par rapports sexuels entre hommes et 1 % par usage de drogues injectables. Le motif de dépistage le plus fréquent en 2010 était la présence de signes cliniques (35 %), qu’ils soient liés à une primo-infection ou à un stade tardif de l’infection à VIH. Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2010, 11 % étaient au stade de primo-infection, 62 % à un stade asymptomatique, 12 % à un stade symptomatique non-sida et 15 % au stade sida.
Cette surveillance de l’Institut de veille sanitaire confirme les tendances des années antérieures, note François Dabis, « notamment que le sérodiagnostic est porté très tardivement dans près d’un cas sur trois, avec des pertes de chance conséquentes pour ceux et celles qui vont se voir proposer un traitement antirétroviral dans ces conditions. Comme seulement 36 % des diagnostics sont qualifiés de précoces par les auteurs, on voit que les marges d’amélioration en matière de diagnostics sont encore considérables dans notre pays ». L’élimination des nouvelles contaminations VIH est un « engagement à prendre de toute urgence en France », poursuit l’épidémiologiste.
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