Les produits désinfectants des hôpitaux responsables d’une recrudescence de l’asthme

Publié le 04/10/2011
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Crédit photo : © S. Toubon/ « le Quotidien »

Les allergies professionnelles, lourdes de conséquences pour les travailleurs atteints, sont des pathologies complexes dont l’incidence est en augmentation ces dernières décennies. Mais, bonne nouvelle, les asthmes professionnels ont, eux, diminué entre 2001 et 2009, estiment les experts du RNV3P, à l’occasion de la publication de leur premier rapport scientifique (qui rassemble quelque 200 000 données issues des centres de consultations de pathologies professionnels des CHU et des services de santé au travail). Des 373 cas liés certainement au travail identifiés en 2001, il n’en resterait plus que 143 huit ans plus tard. « La prévention marque des points », estime le Pr Christophe Paris, PU-PH au CHU de Nancy et en charge du groupe de travail du RNV3P sur les allergies. Selon lui, l’embellie est à mettre au compte des efforts des industries qui employaient résines, colles, caoutchouc ou métaux contenant des isocyanates et des aldéhydes, nocifs pour la santé, ou des modifications des conditions d’utilisation de ces produits par les travailleurs.

Néanmoins, la situation reste préoccupante dans les secteurs de la santé et du social, où des cas d’asthmes inédits sont apparus depuis 2001. En cause, les nouveaux produits de désinfection, composés de biocide ou d’ammonium quaternaire, particulièrement toxiques. « Lorsqu’on regarde les personnels atteints d’asthme dans le domaine de l’Éducation nationale, on remarque immédiatement que ce sont les agents techniques d’entretien ! », souligne le Pr Christophe Paris, qui étend son constat aux secteurs de l’hôtellerie, des services à la personne, de la restauration et surtout des hôpitaux, où l’ammonium quaternaire a remplacé les aldéhydes d’il y a vingt ans.

Au-delà des chiffres, c’est la naissance de nouveaux risques professionnels qui se dessine. Mais les marges de manœuvre sont infimes. Le Pr Paris n’est pas dupe. « Si on freine le développement des produits de désinfection, c’est l’explosion des maladies nosocomiales. »

 COLINE GARRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr