L’hémisphère droit prédomine dans l’attention visuospatiale

Publié le 20/09/2011
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Crédit photo : © M. Thiebaut de Schotten UMRS 975 (INSERM/UPMC/CNRS)

Cette prééminence droite était en fait connue, mais l’existence de négligences visuospatiales chez des patients atteints de lésions de l’hémisphère gauche laissait supposer une bilatéralité de la commande.

L’équipe française a eu recours à ce qu’elle dénomme une « dissection virtuelle in vivo » pour déterminer les trajets pariéto-frontaux des voies nerveuses. Elle a été réalisée chez 20 volontaires (11 garçons, 9 filles) tous droitiers, grâce à une technique d’IRM, la tractographie. L’examen était couplé à des tests de latéralisation visuelle.

Les connexions pariéto-frontales sont organisées en trois faisceaux longitudinaux supérieurs : dorsal (FLS I), moyen (FLS II) et ventral (FLS III). La mesure du volume de ces différents faisceaux, dans les deux hémisphères, montre un gradient de latéralisation du faisceau longitudinal supérieur allant du dorsal vers le ventral. Le FLS I est distribué symétriquement entre les deux hémisphères, le FLS II montre une tendance à la latéralisation droite, qui est complète pour le FLS III.

L’analyse des tests visuels permet aux chercheurs de comprendre l’existence d’une différence dans la vitesse de traitement de l’information visuospatiale entre les deux hémisphères dans le FLS II. En fait, plus le FLS II droit apparaît volumineux, en imagerie, plus l’information de l’hémichamp visuel gauche y circule vite. Ces arguments confirment la spécialisation de l’hémisphère droit dans l’attention visuospatiale. Le FLS II jouerait le rôle d’intermédiaire et de modulateur entre les FLS I et II. Il redirigerait des objectifs visuels du FLS I en direction du FLS III, qui identifierait les événements primordiaux.

« La taille de ces connexions, ainsi que la vitesse de traitement visuospatial pourraient être des prédicateurs déterminants dans la récupération chez des patients neurolésés souffrant d’une négligence visuospatiale », conclut M. Thiebaut de Schotten.

« Nature Neuroscience », doi:10.1038/nn.2905.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr