Le premier infarctus qui frappe un patient risque-t-il d’être le dernier ? La question se pose, car, pour certains patients, il est essentiel de prévenir un premier accident si leurs chances d’y survivre sont particulièrement faibles. Elsayed Soliman et coll. se sont intéressés à identifier des facteurs prédictifs de mort subite lors de la survenue d’un infarctus. Cela peut aussi, à l’inverse, permettre de reconnaître les patients ayant une plus grande probabilité de surmonter l’accident.
Ainsi, sont prédictifs d’un risque élevé de mort subite cardiaque :
– l’ethnie (les Noirs comparativement aux autres) est prédictive d’un risque élevé de mort subite cardiaque, moins d’un risque de maladie coronarienne ;
– l’HTA et une augmentation de la fréquence cardiaque au repos ;
– les IMC extrêmes, c’est-à-dire dans les valeurs les plus hautes mais aussi les plus basses ;
– et bien sûr, les valeurs habituelles utilisées par les praticiens pour évaluer les risques de mort subite cardiaque sur l’ECG, telles que l’allongement du segment QT, l’inversion anormale de l’onde T (prédictifs d’un haut risque de mort subite). D’un autre côté, une augmentation de la hauteur de ST en V2 n’est pas prédictive de mort subite, mais d’une maladie coronarienne.
Les chercheurs ont analysé des données provenant de deux études cardio-vasculaires aux États-Unis : l’étude ARIC (Atherosclerose Risk in Communities) et l’étude CSH (Cardiovascular Health Study), comportant au total plus de 18 000 personnes. Les chiffrages ont été réalisés après prise en compte des facteurs de risque courants des maladies coronarienes.
Ces résultats doivent être validés et confirmés dans d’autres études, soulignent Soliman et coll. Ils pourraient donner aux praticiens un moyen d’identifier les patients qui ont un risque particulièrement élevé de mort subite s’ils présentent un infartus du myocarde. « Et de ce fait, un groupe de patients chez qui une intervention précoce, notamment une modification des facteurs de risque, représenterait une option salvatrice. »
Le travail se poursuit, la prochaine étape va consister à voir si on peut établir un score de stratification du risque applicable à la population générale. Il sera aussi intéressant de savoir si les interventions qui corrigent ces traits identifiés ont un effet sur la susceptibilité à la mort subite.
L’étude peut être consultée sur le site de la publication « Heart » (25 juillet 2011).
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