Une nouvelle voie de recherche thérapeutique dans la SEP

Publié le 01/06/2011
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Crédit photo : Phanie

DE PRÉCÉDENTS travaux chez la souris, menés par l’équipe du Dr Demetriou (Université de Californie, Irvine), montraient qu’un déficit de la N-glycosylation des protéines pouvait engendrer une pathologie de type SEP.

Les chercheurs avaient constaté que des souris génétiquement déficientes en N-glycosylation (par déficit en enzymes de Golgi Mgat1 et/ou Mgat5) non seulement présentent une hyperactivité des cellules T et une perte du récepteur CTLA-4 qui inhibe l’auto-immunité, mais également développent une démyélinisation inflammatoire spontanée et une neurodégénérescence, deux caractéristiques de la SEP. De plus, ces anomalies peuvent rétrocéder grâce à une supplémentation en N-acétylglucosamine, un simple sucre apparenté à la glucosamine.

L’équipe a évalué la N-glycosylation en étudiant des échantillons sanguins de 13 000 individus caucasiens d’études cas témoin, dont 2 700 patients avec SEP et 9 100 témoins.

Il apparaît que des facteurs génétiques convergent pour altérer la glycosylation des protéines, qui est modulée par des facteurs environnementaux comme la vitamine D3 (et le soleil) et le métabolisme.

« Nos données suggèrent un mécanisme moléculaire commun dans la SEP, par lequel des effets environnementaux et génétiques entraînent une dysrégulation d’une voie finale commune, la N-glycosylation », concluent les chercheurs.

« La vitamine D3 (apportée par supplément oral ou le soleil) et le supplément N-acétylglucosamine (GlcNAc) sont tous deux capables de renverser les effets négatifs des facteurs de risque génétique humains de la SEP sur la glycosylation des protéines dans les cultures tissulaires, et d’inhiber la pathologie de type SEP chez la souris », explique au « Quotidien » le Dr Demetriou.

« Puisque le déficit en vitamine D3 est connu pour être associé à la SEP, nos résultats confirment que la supplémentation en vitamine D3 pourrait être importante pour prévenir ou traiter la SEP. Nous projetons de conduire un essai clinique évaluant la N-acétylglucosamine (GlcNAc) seule et associée à la vitamine D3. »

Nature Communications 31 mai 2011, Mkhikian et coll., DOI: 10.1038/ncomms1333.

> Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : lequotidiendumedecin.fr