CHAQUE année en France, 90 000 cas de cancers de la peau sont diagnostiqués. Essentiellement des carcinomes, toujours plus fréquents avec le vieillissement de la population. Forme la plus grave de ce cancer, le mélanome touche 8 000 personnes. Il est à l’origine d’un millier de décès dans l’Hexagone. Pour ne pas passer à côté d’un cas potentiel, « toute lésion cutanée qui ne guérit pas avec un traitement banal, ou qui persiste plus de trois à quatre mois, doit faire l’objet d’un diagnostic précis pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un cancer », rappelle le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) qui organise jeudi 19 mai sa 13e journée nationale de prévention et de dépistage anonyme et gratuit des cancers de la peau. À cette occasion le syndicat met pour la première fois en avant son action de formation au dépistage des cancers de la peau à destination des médecins généralistes. Expérimentée depuis trois ans en région Champagne-Ardenne, cette formation validante pour la FMC est aujourd’hui peu à peu proposée aux différentes associations de formation médicale continue. Dispensée par des dermatologues, cette formation rappelle les bases du diagnostic des cancers de la peau pour permettre au praticien de mieux les dépister en cabinet. « Le généraliste est le pilier du dépistage des cancers de la peau. Notre formation permet de définir une population cible au sein de la patientèle du médecin car celui-ci ne peut pas dépister tout le monde », indique le Dr Frédéric Renard, dermatologue, membre du comité d’administration du syndicat et représentant Champagne-Ardenne au sein du SNDV. « Cette formation dispense notamment au généraliste un argumentaire pour convaincre son patient de se déshabiller pour se faire dépister, ce qui n’est pas toujours facile », ajoute le Dr Renard. À l’issue de la formation, un CD-Rom réalisé par les dermatologues du SNDV est remis au participant. Il permet de revoir les bases du dépistage selon les critères de la Haute Autorité de santé (HAS), à l’aide de nombreuses illustrations. Organisée sous le haut patronage du Ministère de la Santé, avec le soutien de l’Institut national du cancer (INCa) et des laboratoires Roche, Avène, La Roche Posay, la 13e journée nationale permet, comme chaque année, de sensibiliser le public sur le dépistage précoce des cancers de la peau et la photoprotection.
Facebook et I Phone.
Parrain de cette journée, Alexandre Caizergues, champion du monde de vitesse en kitesurf doit contribuer à l’information des jeunes sur les risques liés à l’exposition solaire.
Pour toucher davantage ces derniers, la campagne se décline inévitablement sur Facebook (www.facebook.com/dermatos). Une application I-Phone est téléchargeable gratuitement depuis le 6 mai sur la plateforme Appstore d’Apple. Dénommée « Soleil Risk », cette application développée avec Météo France permet d’obtenir les indices UV du jour sur l’ensemble du territoire et les règles de protection à mettre en œuvre en fonction du degré d’ensoleillement. Durant la journée du 19 mai, des dermatologues vont dépister la population gratuitement partout en France, hors de leurs cabinets, dans des centres dédiés mis à disposition par les municipalités et dans certains centres de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Plus de 200 centres ont accepté de participer. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site Internet : syndicatdermatos.org ou par téléphone via le numéro vert « 3015 » (gratuit depuis un poste fixe). En 2010, lors de la précédente édition, 15 968 patients ont bénéficié dans 74 départements de ces consultations anonymes et gratuites au cours desquelles 5 768 lésions suspectes et 33 mélanomes ont été décelés. Dans chaque département participant, près d’un quart des praticiens se sont mobilisés avec en moyenne 3 dermatologues par centre et 20 patients examinés par chacun d’entre-eux.
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