L’AUTOMNE DERNIER, un premier pic épidémique de méningite C avait semé l’émoi à l’Université catholique de Lille : la détection de quatre cas en l’espace de quelques semaines avait conduit les autorités sanitaires à proposer une campagne de vaccination aux 22 000 étudiants fréquentant les écoles de la Catho.
Quatre mois plus tard, c’est à Lille-1, université basée à Villeneuve d’Ascq, qu’apparaissent deux nouveaux cas chez des étudiants. Avec un taux d’incidence de 7,1 pour 100 000, le seuil épidémique de 10 pour 100 000 n’est pas encore atteint, mais la situation est jugée suffisamment sérieuse par l’ARS pour qu’elle lance une opération de sensibilisation à la vaccination.
« L’inscription de la méningite C au calendrier vaccinal est trop récente ( elle date de 2009) pour assurer une couverture satisfaisante. Nous proposons donc un rattrapage vaccinal pour toute la population de 1 à 24 ans, en lien avec la médecine scolaire et universitaire », explique Daniel Lenoir, directeur général de l’ARS.
Cette fois, les autorités sanitaires ont retenu les leçons de l’épidémie de grippe A(H1N1)v et se sont largement appuyées sur les médecins libéraux pour sensibiliser leurs patients et les vacciner si nécessaire. « L’ensemble des médecins de la région est mobilisé pour être efficace, souligne Isabelle Lambert, présidente du conseil régional de l’Ordre des médecins. Mais il faut aussi l’adhésion de la population, car pour assurer une bonne protection, la couverture vaccinale doit atteindre un taux de 90 %. »
On en est loin : la France affiche actuellement un taux de couverture de 10 à 15 %, ce qui explique un taux d’incidence de la méningite parmi les plus élevés d’Europe (0,36 pour 100 000).
La population reste très réservée face au vaccin. À l’Université catholique, malgré les 4 cas de l’automne, seulement 30 % des étudiants ont répondu à la campagne de vaccination. Les acteurs de santé vont devoir se montrer convaincants.
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