LES FACTEURS psychosociaux, qui contribuent au risque de maladie coronaire à hauteur de 30 %, peuvent être promoteurs d’athérosclérose et des maladies cardio-vasculaires. Ils appartiennent à deux grandes catégories : d’un côté, les stresseurs chroniques (privation socio-économique, pauvreté du support social, situation de détresse – détresse conjugale ou inquiétudes professionnelles) ; de l’autre, les facteurs émotionnels (dépression majeure, anxiété, et sentiments habituels d’hostilité et de colère).
Dans le projet SUPRIM, 362 patients (hommes et femmes de moins de 75 ans) ont été inclus à leur sortie de l’hôpital après un accident coronaire aigu. Parmi eux, 192 (groupe intervention) ont été inclus dans le programme CBT (Cognitive Behavioural Therapy), qui comporte cinq types d’intervention pour apprendre à gérer et réduire le stress, chacune ayant un objectif bien défini : éducation, autoévaluation, entraînement à de nouvelles aptitudes, restructuration cognitive et développement spirituel.
Le programme se concentre particulièrement sur la réactivité au stress et aux comportements de stress, caractérisés par des affects négatifs tels que l’hostilité, l’anxiété et des réactions d’humeur dépressive. Il a été réalisé en 20 sessions de deux heures chacune pendant un an, par petits groupes. Le mode de communication du thérapeute est orienté vers l’entretien motivationnel plus qu’éducationnel.
Au cours du suivi (94 mois en moyenne), dans le groupe intervention, on constate une réduction de 41 % des accidents cardiaques fatals et non fatals, de 45 % des récidives des accidents coronaires aigus et une réduction non significative (28 %) des décès.
Les patients qui ont suivi le plus grand nombre des groupes de thérapie ont connu les réductions de risque les plus importantes.
« Ces résultats veulent dire que, pour modifier l’évolution des maladies coronaire et cardio-vasculaire, les interventions doivent être menées à long terme (si possible entre six et douze mois), en groupe, et doivent comprendre des techniques pour modifier le comportement », écrivent les auteurs.
Mats Gulliksson et coll., « Archives of Internal Medicine », vol. 171, n° 2, 24 janvier 2010.
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