ILS TROUVENT qu’une dépression est présente chez environ un cancéreux sur six (16,5 %), et que des troubles de l’humeur liés à la dépression existent chez un tiers des patients.
Dans le cadre du cancer, la présence d’une dépression peut limiter l’observance, prolonger le séjour à l’hôpital, voire affecter la survie. « C’est donc un paramètre important à dépister, en adaptant les critères de dépistage pour se focaliser sur des critères plus spécifiques de la situation, tels que la détresse, les activités de la vie quotidienne, la qualité de vie, les besoins non respectés et les désirs d’aide. »
Dans les données réunies par les investigateurs, la prévalence de la dépression toutes formes confondues est de 16,5 % (14,3 % de formes majeures et 9,6 % de formes légères), mais le chiffre atteint 24 % lorsqu’on combine tous les types de dépression (légères, modérées, majeures). La prévalence des troubles d’adaptation* est de 15,4 %, celle des troubles anxieux de 9,8 %.
Pendant les cinq premières années qui suivent le diagnostic, la prévalence de la dépression et de l’anxiété est modeste, « ce qui suggère que la dépression n’est pas une conséquence inévitable du cancer. »
Si on ne fait pas de distinction entre la dépression et les autres troubles de l’humeur, on trouve une prévalence qui est de 30 % dans les centres hospitaliers de soins.
Un autre fait marquant est qu’il n’y a pas de différence significative dans les taux de dépression et de troubles anxieux entre les services de cancérologie et les centres de soins palliatifs.
C’est la première étude où des spécialistes ont réuni un ensemble de données solides pour analyser quantitativement les troubles de l’humeur chez les patients cancéreux. Les études antérieures étaient peu précises. « Notre étude incorpore et actualise extensivement ces données, en faisant notamment une distinction claire entre les dépressions majeures et mineures, les dysthymies, les troubles de l’adaptation et les troubles anxieux. Les sous-types de l’anxiété (syndrome de stress post-traumatique, trouble panique et trouble anxiété généralisée) n’ont pas pu être analysés car les données sont insuffisantes. »
« The Lancet Oncology », en ligne le 19 janvier 2011, doi :10.1016/S1470-2045(11)70002-X.
* Un trouble d’adaptation est un ensemble de symptômes de la sphère psychiatrique qui s’installent après un stress particulier, tel le stress lié à la maladie cancéreuse.
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