À PARTIR d'aujourd'hui et jusqu'à samedi, l'Organisation mondiale de la santé tient à Genève son assemblée annuelle sur des thématiques classiques : préparation à une pandémie, échange de virus grippaux et accès aux vaccins, lutte contre les maladies non transmissibles, stratégies visant à réduire l'effet de l'alcool... Mais c'est le changement climatique qui devrait susciter cette année toutes les attentions des délégués. Il constitue en effet «la nouvelle menace importante pour la santé publique» et «modifie la façon dont nous devons envisager la protection des populations vulnérables», souligne le programme de la 61e AMS. Les preuves sont maintenant jugées «écrasantes» des multiples incidences du climat sur la santé humaine : non seulement elles sont cause de décès et de maladies à travers les catastrophes naturelles (vagues de chaleur, inondations, sécheresses), mais elles entraînent la propagation à travers le monde de maladies à transmission vectorielle courantes comme le paludisme et la dengue, ou ces autres grandes tueuses que sont la malnutrition et les maladies diarrhéiques.
Les effets du climat sur la santé humaine sont inégalement ressentis sur la planète, observe l'OMS : ce sont les pays en développement, notamment les petits États insulaires, les zones arides ou montagneuses, les zones littorales à forte densité de population qui sont plus particulièrement exposées.
L'Assemblée mondiale de la santé a l'ambition de se faire «le porte-parole de la santé dans la riposte globale du système des Nations unies face à ce défi planétaire».
Elle devrait s'attacher à mettre en place des mécanismes de surveillance pour évaluer les programmes (par exemple, le succès des actions de sensibilisation ou la couverture des pathologies liées aux évolutions climatiques). L'AMS devrait faire des propositions pour que de tels mécanismes soient intégrés aux autres systèmes internationaux qui mesurent les effets du changement climatique, sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Stratégies « gagnant-gagnant » pour le développement durable.
L'OMS va proposer des stratégies dites « gagnant-gagnant » en faveur du développement durable, lequel, en réduisant la pollution de l'air tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des habitations, devrait améliorer la santé publique. Des ateliers régionaux sur la santé et le changement climatique vont être montés pour renforcer l'information et la sensibilisation des pays selon les différentes régions de l'OMS.
Plusieurs programmes sont animés depuis plusieurs années déjà par l'organisation onusienne, qui s'inquiètent du réchauffement. C'est le cas d'INTERSUN, qui étudie les effets du rayonnement UV sur la santé et met au point des recommandations (protection du public, des travailleurs, des touristes contre l'augmentation du rayonnement UV, protection des enfants, enseignement dans les écoles…).
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