DANS LE CADRE des études baromètre menées par l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), Benoît Chardon (observatoire régional de la santé d'Ile-de-France) et coll. publient des résultats surprenants : ils établissent un lien entre la pratique d'une activité sportive et la consommation de tabac, d'alcool et de cannabis. Réalisée du 14 octobre 2004 au 12 février 2005 sur un échantillon de 5 980 jeunes âgés de 12 à 25 ans (parmi lesquels 1 335 Franciliens), l'enquête confirme tout d'abord la stabilité de la pratique sportive, à 77 %, comme lors du précédent baromètre, en 1997. En parallèle, elle indique que les pratiques d'activités sédentaires (télévision, lecture…) sont à la hausse : 81 % des enquêtés avaient regardé la télévision la veille et 64 % avaient lu, contre, respectivement, 78 % et 52 % en 1997.
Consommation d'alcool à risque.
La surprise vient de l'examen de la consommation de produits psychoactifs et des conduites à risque. Si elles ne sont pas significativement différentes chez les jeunes de moins de 18 ans qui ont une pratique sportive, pour leurs aînés, il existe un lien positif et significatif entre la consommation d'alcool, la survenue d'accidents de la vie courante en rapport avec des conduites à risques et une pratique sportive. La consommation de produits psychoactifs à risque (notamment d'alcool), est encouragée par la pratique sportive dans un club, où elle est 2,13 fois plus élevée que chez les non-sportifs, de même que les conduites à risque et les conduites agressives au cours des douze derniers mois (3,23 fois plus élevées). Sans doute faut-il apprécier ces données dans le contexte dit de troisième mi-temps, propre à de jeunes adultes qui se retrouvent ensemble après le match pour faire la fête. Et les auteurs n'en rappellent pas moins que le sport reste un facteur protecteur pour la santé. Les jeunes pratiquants ont un meilleur score de santé général (71 contre 66,7). Ils ont en moyenne une meilleure estime d'eux-mêmes et sont moins anxieux que les jeunes qui ne pratiquent pas d'activité sportive. Des résultats qui se vérifient quel que soit l'âge, avant ou après 18 ans. C'est la montée de la sédentarité chez les jeunes qui doit donc être combattue. Les activités sédentaires se font au détriment d'activités physiques (sportives ou non) et se traduisent par une dépense énergétique plus faible, voire une plus grande accumulation de calories, notamment devant la télévision. Des stratégies de promotion efficace de l'activité physique restent à définir. C'est bien un enjeu de santé publique.
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