VOS PATIENTS consultent de plus en plus Internet, y compris pour des recherches d'informations santé. Sur les 29 millions de Français de plus de 11 ans qui se sont connectés à Internet en décembre 2006 (source Médiamétrie, janvier 2007, citée par la HAS), un sur cinq était en quête d'information santé. Et ce n'est pas fini. D'où la préoccupation de la Haute Autorité de santé, dont c'est l'une des missions, de faire en sorte d'aiguiller les internautes vers les sites de qualité.
Après mûre réflexion (voir encadré) et une revue de la littérature des différents outils d'évaluation de la qualité de l'information santé sur le Web disponibles (il y en a une bonne vingtaine décrits dans un rapport de 50 pages), la HAS a décidé de recommander la certification de la fondation Health On the Net (HON), qui sera menée dans le cadre d'un partenariat HON/HAS.
Une certification en ligne.
Fondation de droit suisse à l'origine (1996), HON a aujourd'hui un statut d'organisation non gouvernementale. Elle est présente dans 72 pays, dont la France, et a certifié environ 5 700 sites, parmi lesquels plus de 300 sites français. Les sites certifiés s'engagent à respecter les huit principes du HONcode (voir encadré).
Pour s'engager dans le processus de certification, l'éditeur du site Internet remplit en ligne un formulaire de demande articulé sur les huit principes sur le site de HON (www.hon.ch). HON évalue le site et communique au responsable de ce dernier les résultats avec, le cas échéant, les éléments à corriger. Lorsqu'il est jugé conforme, le site se voit attribuer le logo HON et le certificat attestant la certification. Celle-ci est délivrée pour un an au cours duquel HON surveille le site. Les internautes peuvent également déposer des plaintes s'ils estiment qu'un site n'est pas conforme.
Les sites certifiés sont ensuite intégrés dans la base de données HON. Ils figureront également sur le site de la HAS. La certification est gratuite. Les frais engendrés sont pris en charge par HON et la HAS dans le cadre du partenariat. Parmi les sites certifiés, on trouve des sites aussi différents que ceux des agences gouvernementales françaises (HAS en tête), des sociétés savantes, d'associations, de médecins (comme atoute.org du Dr Dupagne) ou de laboratoire pharmaceutique, comme docteurW.com, de Wyeth, labellisé en septembre dernier.
Informer et former les patients.
Une fois cette certification adoptée, encore faut-il aider l'internaute à faire « les bons choix ». Dans un document, la HAS l'incite à se poser trois questions – «Qui a écrit le contenu du site? Quelles sont ses compétences? Quelles sont ses motivations?»–, de rester vigilant et d'utiliser son bon sens. « Comparez les informations, recherchez plusieurs avis et méfiez-vous des traitements miracles.»
Suit une présentation de la certification HON et du HONcode.
La HAS compte aussi sur les médecins pour aborder le sujet Internet avec leurs patients : «En discutant avec vos patients de l'information qu'ils ont trouvée sur Internet, vous pourrez vérifier la qualité et l'adapter à leur cas particulier. Cet échange leur permet de progresser dans la connaissance de leur maladie et peut enrichir votre expertise de la pathologie. Vous pouvez leur conseiller des sites de qualité concernant leur pathologie.»
La certification HON n'est pas la panacée.
Le label HON garantit la transparence et l'éthique de fonctionnement du site. Mais il ne préjuge pas de la qualité du contenu. «Le contrôle systématique et continu de la qualité de l'information médicale… (sur Internet) est irréaliste», convient la HAS.
La certification ne résout pas à elle seule tous les problèmes de l'information santé sur le Web, avec son cortège de charlatans et de traitements miracles. «Les ventes illégales de médicaments sur Internet vont continuer, et on n'y touche pas», regrette le Dr Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo, le site santé le plus consulté, avec 1,3 million de visiteurs par jour.
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