LES MALADIES vasculaires cardiaques et cérébrales sont la première cause de handicap en France et la première cause de décès chez les femmes. Chaque année, près de 120 000 personnes sont touchées par un infarctus du myocarde (IDM), cause de 1 décès sur 10, et 130 000 par un AVC, dont 75 % garderont des séquelles. Avec le vieillissement de la population, le nombre d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) pourrait avoir augmenté de 28 % en 2020 par rapport à 2000. Dans un rapport récent (« le Quotidien » du 9 octobre), l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (OPEPS) chiffre à 10,7 % la part des pathologies circulatoires dans les dépenses de santé et souligne l'importance d'une prise en charge précoce des AVC. Parmi ses recommandations : informer l'ensemble de la population sur les symptômes spécifiques de ces accidents graves et promouvoir l'appel direct au centre 15 par un numéro d'appel unique.
Les professionnels de santé militent depuis longtemps dans le même sens. Et, pour passer à l'action, ils (les sociétés savantes de cardiologie, de neurologie vasculaire et de médecine d'urgence) lancent la première Journée nationale de l'urgence vasculaire, le jeudi 15 novembre, organisée avec les associations de patients, le ministère de la Santé et les industriels du médicament.
Outre une campagne d'affichage dans sept villes (Lille, Marseille, Montpellier, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulon), jusqu'au 19 novembre, des manifestations seront organisées le 15 dans toute la France. Elles expliqueront comment reconnaître les premiers symptômes (survenue brutale d'une douleur au milieu de la poitrine qui persiste plus de quinze minutes pour l'IDM et survenue brutale d'une faiblesse d'un côté du corps pour l'AVC) et que, dans ce cas, il faut appeler immédiatement le 15.
Des lacunes dans l'information.
A qui douterait de l'utilité d'une telle campagne, un sondage IPSOS vient apporter un nouvel argument. Si la majorité des Français déclarent savoir ce qu'est un AVC ou un IDM, moins de la moitié d'entre eux (48 % pour l'IDM et 40 % pour l'AVC) sauraient en reconnaître les premiers et 28 % des moins de 35 ans). Et pourtant, plus de trois Français sur cinq ont une personne dans leur entourage qui a eu l'une des deux pathologies. Quant à appeler le 15, plus de 40 % reconnaissent qu'ils n'y penseraient pas.
En adoptant le réflexe du 15, plus d'un tiers des séquelles liées aux accidents vasculaires et de nombreux décès pourraient être évités, martèlent les promoteurs de la campagne, qui rappellent que, contrairement aux idées reçues, les accidents vasculaires ne concernent pas que les personnes âgées.
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