6e Journée mondiale de lutte contre la BPCO

Deux malades sur trois s'ignorent

Publié le 13/11/2007
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EN FRANCE, de 5 à 10 % des adultes seraient atteints de BPCO. Pourtant, les symptômes de la maladie continuent d'être négligés et banalisés et moins d'un tiers des patients atteints sont pris en charge. Pire, deux malades sur trois atteints de BPCO ignoreraient leur maladie.

Face à la gravité de l'évolution, jusqu'à l'insuffisance respiratoire et la mise sous oxygénothérapie, et à la quasi-absence de réversibilité des lésions, il importe d'agir à temps et de diagnostiquer au plus tôt cette affection. Pour ce faire, toux, essoufflement, expectoration, ou tout autre signe pulmonaire d'apparence banale doit conduire à faire mesurer son souffle. Cette mesure, simple et indolore, se justifie, même en l'absence de symptômes, chez les sujets à risque (tabagisme présent ou passé, exposition professionnelle). Elle peut être réalisée par le médecin généraliste, bien qu'à ce jour ils soient seulement 62 % à réaliser cet examen (selon une thèse de médecine récemment soutenue à Lille).

Réhabilitation respiratoire.

Malgré l'inquiétante progression de la BPCO, la fatalité est d'autant moins de mise que d'importants progrès ont été réalisés non seulement en matière de prévention (abstention du tabac, qui est responsable dans neuf cas sur dix), mais également dans les traitements. Plusieurs approches thérapeutiques existent, qui améliorent la qualité de vie des patients en agissant sur les symptômes et sur le risque de complications. Cette approche ne se limite pas aux médicaments et au sevrage tabagique et la réhabilitation respiratoire est désormais indispensable. Elle consiste à réentraîner les malades à l'effort et à leur proposer une prise en charge éducative, nutritionnelle, psychologique, sociale... Elle améliore la tolérance à l'effort des patients BPCO et optimise leur qualité de vie en leur permettant de réaliser sans difficulté leurs activités quotidiennes. En avril dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) a émis un avis favorable quant à l'inscription sur la liste des actes remboursés par l'assurance-maladie du réentraînement à l'exercice sur machine.

Ce 14 novembre, la 6e Journée mondiale de lutte sera l'occasion de mener des actions de sensibilisation et de dépistage dans plus de vingt villes françaises, en collaboration avec les comités départementaux de lutte contre les maladies respiratoires et la Fédération française des associations et amicales des malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR). Cette journée d'action sera relayée par une mobilisation des pharmaciens d'officine qui transmettront les messages de sensibilisation au moyen d'affiches et de brochures d'information.

Un site Internet, www.lesouffle.org, permet de connaître les initiatives de proximité, de se procurer un dépliant d'information et un questionnaire pour déterminer si l'on est concerné par la maladie.

* Le CNMR agit étroitement en partenariat avec la Société de pneumologie de langue française (SPLF), la Fédération française des associations et amicales d'insuffisants respiratoires (FFAAIR), le Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (CESPHARM) et l'association BPCO.

Le soutien de Sella

Actualité oblige, mais également convergence des valeurs, des situations, de la volonté de gagner... En cette année de rugby, le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR) a choisi d'associer la 6e Journée mondiale de lutte contre la BPCO au thème du rugby. C'est dans ce sens que Philippe Sella (ancien capitaine de l'équipe de France de rugby) a apporté son soutien à cette 6e journée afin «de permettre aux malades, avec l'aide des médecins et des pharmaciens, de mieux connaître cette maladie pour l'éviter et la combattre».

> Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8256