«IL EST IMPORTANT de s'impliquer davantage dans le domaine du diabète, et ce à tous les niveaux», a déclaré le Pr Serge Halimi, vice-président de l'ALFEDIAM, en présentant la campagne d'information sur le diabète qui débutera le 14 novembre. Cette campagne qui se traduira par des annonces dans la presse, des spots radio et des affiches pour les médecins, mais aussi par la mise en place d'un numéro (3260) AllôDiabète pour bénéficier de conseils personnalisés, a pour objectif d'expliquer aux diabétiques qu'il est essentiel d'être acteur de sa santé, en veillant notamment à leur taux d'hémoglobine glyquée HbA1c, de façon à le maintenir au dessous des 7 %. «Un travail d'éducation au long cours, car on ne change pas les mentalités en un jour», a affirmé Gérard Raymond, président de l'AFD. Dirigée en priorité vers les diabétiques de type 2, représentant près de neuf cas sur dix de diabète, cette nouvelle campagne s'efforce de faire entendre la part de responsabilité des patients dans l'amélioration de leur santé. Epidémie mondiale, le diabète de type 2 n'est cependant pas réservé aux populations riches, mais touche au contraire aujourd'hui de plus en plus de pays émergents. «Rien qu'en Inde, 5-8% de la population est touchée. C'est-à-dire beaucoup plus qu'en France!» La cause principale : la sédentarité, davantage génératrice de diabète dans ces pays qu'en Europe. En 2007, la maladie a causé la mort de 3,8 millions de personnes dans le monde. Un chiffre bien supérieur à celui du sida, «et pourtant, on n'en parle pas!», s'étonne le Pr Halimi. Une situation d'autant plus inquiétante que peu de moyens existent actuellement dans les pays en développement pour contrer l'augmentation de la prévalence de la maladie.
Une campagne qui porte ses fruits.
En France, l'espérance de vie qui augmente a fait passer le nombre de diabétiques de plus de 60 ans au-dessus de la barre du million. «Chez les femmes, le diabète devient la première cause d'infarctus», a souligné le Pr Halimi. Des chiffres qui pourraient cependant rapidement décroître, à constater les résultats des campagnes d'information des années précédentes. En 2005, d'après des enquêtes téléphoniques réalisées auprès de patients diabétiques et de professionnels de santé, 64 % des patients diabétiques connaissaient la limite du taux d'hémoglobine glyquée HbA1c à ne pas dépasser, contre 21 % en 2003. «Tout le travail consiste donc aujourd'hui à les encourager à agir» puisque, malgré cela, plus de la moitié d'entre eux ont un taux d'HbA1c supérieur à 7 %. Même si les patients ont aujourd'hui une meilleure connaissance de la maladie, des lacunes sont à combler, et il faut notamment mieux définir les rôles des paramédicaux et des spécialistes du diabète dans l'éducation thérapeutique.
Un coût élevé
En France, 5,7 milliards d'euros sont consacrés à la prise en charge du diabète, soit 4,7 % des dépenses d'assurance-maladie du régime général. En Europe, ce sont 21 millions de personnes qui sont atteintes de diabète.
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