ORGANISÉ EN FRANCE pour la première fois du 17 au 20 octobre au palais des Congrès de Paris, sous l'égide du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), le 13e Congrès européen de médecine générale, organisé par la société scientifique WONCA (organisation mondiale des médecins généralistes), aura cette année pour thème : «positionner la médecine générale comme premier recours dans le système de distribution des soins». Ce congrès tombe à point nommé car les premiers spécialistes de médecine générale issus du diplôme d'études spécialisées (DES) mis en place en France en 2004 sortent en effet cette année de l'université. Si bien que, pour les organisateurs, «ce congrès sera l'occasion de consacrer la médecine générale comme une spécialité à part entière».
Pour le Pr Bernard Gay, président du comité scientifique, cette réunion «sera l'occasion pour les médecins généralistes français de confronter leurs stratégies diagnostiques et thérapeutiques à celles de leurs confrères européens. Dans une perspective de santé publique, certaines cessions feront intervenir les structures institutionnelles apportant un éclairage communautaire à la pratique de terrain. Ce choix traduit la volonté d'ouverture de la médecine générale vers les partenaires intervenant dans les différents champs de la santé, dans une approche globale de la médecine».
Ce sont entre 3 000 et 4 000 médecins généralistes européens (1 000 généralistes français sont attendus) qui seront présents au palais des Congrès pour ce congrès de la WONCA. Les thèmes abordés concerneront les sujets suivants : les pratiques médicales dans les pathologies aiguës et chroniques ; les pratiques médicales chez les sujets fragiles ; la relation médecin-patient ; la qualité des soins ; la santé publique ; la prévention et l'éducation du patient ; l'organisation et la coordination des soins incluant les réseaux.
Les organisateurs préviennent qu'une bonne part des interventions se fera en anglais, mais certaines sessions se feront toutefois en français, comme « quels patients mourront avant 65 ans ? », « recourir à une base de données pour la formation des généralistes », « filière universitaire de médecine générale : de l'expérience européenne à la perspective française », ou encore « abus des antibiotiques en pratique ambulatoire, associer les généralistes et les patients ».
Une enquête auprès des généralistes de cinq pays.
Cette réunion internationale verra jeudi la présentation d'une enquête qui ne manque pas d'intérêt et qui a été réalisée par l'hebdomadaire « le Généraliste », auprès des généralistes des différents pays européens.
Elle montre notamment de profondes différences dans les façons de travailler des médecins, ce qui confirme que l'Europe de la médecine générale, comme l'écrit notre confrère, «est loin d'être homogène». Il est vrai que l'organisation de la médecine est très différente entre la Grande-Bretagne et l'Espagne, d'une part, pays où les systèmes de santé publics dominent, et, d'autre part, les autres pays, comme la France l'Allemagne ou l'Italie, où le système libéral est plus ou moins important. Ce qui explique sans doute que, dans les deux premiers pays, l'exercice en solo soit peu prisé, alors que, dans les trois autres nations, il soit très pratiqué, notamment en Italie. Il est également intéressant de noter que, si une forte majorité de médecins britanniques sont satisfaits de leur mode de rémunération, seulement 11,4 % des Allemands, 17,5 % des Espagnols et 28,8 % des Italiens expriment le même sentiment. En France, les médecins s'affirment à 44,4 % satisfaits. Ce qui laisse sans doute la porte ouverte à des expérimentations de rémunérations mixtes comme il en est de plus en plus question.
Enfin, on notera aussi que, si les généralistes estiment dans les cinq pays que l'image du médecin est bonne dans l'opinion publique, tous s'inquiètent aussi de l'avenir de leur profession.
Nul doute que les résultats de ce sondage seront largement commentés par les généralistes attendus à ce congrès, dont la cérémonie d'ouverture aura lieu, aujourd'hui, mercredi 17 octobre, de 16 h 30 à 18 heures dans le grand amphithéâtre du palais des Congrès de Paris, avec comme invité d'honneur Roselyne Bachelot, ministre de la Santé.
(1) Pour tout renseignement : www.woncaeurope2007.org.
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