QUARANTE-SEPT POUR CENT des Franciliens se sentent en bonne santé et 31 % en très bonne santé. Seulement 3 % vont mal ; 19 % se situent entre les deux. Or la moitié des personnes interrogées considèrent que leurs conditions de vie nuisent à leur bien-être physique, psychologique et moral, révèle une enquête Inserm coordonnée par le Dr Pierre Chauvin*, chez 3 023 ménages tirés au sort dans la capitale et la première couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis).
Parmi les Franciliens qui déclarent des facteurs ayant un impact négatif sur leur santé, 26 % évoquent le stress ou le rythme de vie en général. Ceux qui exercent une activité professionnelle sont nombreux à en faire état et la tranche d’âge des 30-44 ans est la plus concernée (19 %). La pollution arrive en deuxième position (13 %), suivie par les difficultés créées par les rapports sociaux. Les tensions avec des proches, les soucis familiaux et l’isolement touchent 15 % des femmes et 8 % des hommes, tout particulièrement ceux âgés de plus de 60 ans. L’alimentation, l’usage du tabac et de l’alcool ou le manque d’activité sportive sont mentionnés par les moins de 30 ans, notamment les hommes (13 % contre 8 % des femmes). Au chapitre du travail, un habitant sur dix déplore un contexte difficile, des relations mauvaises, mais aussi l’absence d’emploi. Un chômeur sur cinq qualifie sa situation de préjudiciable à sa santé, tandis que 13 % des personnes qui ont un travail s’en plaignent sur le même ton. Enfin, 10 % des personnes interrogées estiment que le logement, le bruit ou ce qui se passe autour d’eux leur porte atteinte.
Par ailleurs, 32 % déclarent un problème de santé ou une maladie chronique, 39 % prennent un traitement régulier ou sont suivis médicalement, 25 % fument quotidiennement (23 % sont d’anciens fumeurs) et 7 % sont en difficulté avec l’alcool.
«La suite des analyses de l’enquête, au-delà du ressenti rapporté ici, permettra de prendre en compte de nombreuses caractéristiques objectives, souligne le Dr Chauvin. En 2007, nous nous intéresserons par exemple aux maladies cardio-vasculaires, à la santé mentale, aux représentations de la santé et de la médecine, ou encore au rôle d’Internet dans l’information de santé.» Au total, conclut le chercheur, les résultats fournisapporteront un éclairage aux «processus à l’origine des inégalités sociales de santé et de recours aux soins, ainsi qu’aux inégalités entre les différents quartiers urbains. Tout cela dans la perspective d’aboutir à des propositions pour l’optimisation de l’offre de soins».
* Unité 707 « Epidémiologie, système d’information, modélisation », dirigée par le Dr Pierre Chauvin. L’Institut national d’études démographiques et le centre Maurice-Halbwachs (Cnrs-Ehess-ENS) ont collaboré à l’enquête.
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