DE NOTRE CORRESPONDANT
LE BAS-RHIN a été, en 1989, le premier département français à dépister systématiquement les cancers du sein, dans le cadre d’un programme qui a fait largement appel aux médecins libéraux et axé sur les femmes de 50 à 74 ans. En 2002, le programme a été étendu au Haut-Rhin. Les 198 000 mammographies réalisées dans la région depuis cette extension ont permis de détecter 561 cancers. Comme l’explique le Dr Pierre Haehnel, président de l’Ademas-Alsace, association chargée du dépistage de ce cancer, non seulement la mortalité a diminué, mais les cancers sont pris de plus en plus tôt : 40 % des cancers dépistés dans le cadre d’Ademas avaient moins de 1 centimètre de diamètre, alors que seulement 17 % des cancers dépistés hors de ce cadre sont inférieurs à cette taille. Or la survie à cinq ans des patientes atteintes d’un cancer de moins de 1 cm est de 97 %, alors qu’elle n’est que de 45 % pour l’ensemble des stades.
Depuis 1994, l’association EVE gère, quant à elle, le dépistage du cancer du col, là aussi avec les médecins libéraux. Aujourd’hui, plus de 70 % des Alsaciennes de 20 à 65 ans y participent régulièrement, même si, regrette EVE, la moitié des femmes atteintes, notamment celles qui ont des formes graves, ne se sont jamais présentées au dépistage. Grâce à EVE, 370 cancers ont été découverts dans la région depuis 2002.
Le Haut-Rhin fait partie des 23 départements qui réalisent déjà le dépistage du cancer colo-rectal par Hémoccult, dépistage qui sera généralisé à toute la France en 2007. Près de 99 % des généralistes du département y participent et distribuent en moyenne 135 tests à leurs patients. Et 54,3 % de la population ciblée, à qui le test est donné ou envoyé, l’utilisent effectivement, le taux le plus élevé de France.
A ce jour, 3,3 % des tests se sont révélés positifs et 10 % de ces derniers ont montré un cancer. La campagne a déjà permis de détecter 277 cancers, d’en prévenir 565 et d’éviter ainsi de 45 à 60 décès par an. En outre, rappelle le Dr Bernard Denis, coordinateur de la campagne, en l’absence de dépistage, seul un cancer du côlon sur deux se limite à cet organe, alors que cette proportion atteint 80 % lorsqu’il est dépisté.
Ces chiffres encourageants permettront à l’Alsace, espèrent les médecins, de passer «du record de France du cancer du côlon au record de France du dépistage de ce cancer».
La rencontre des généralistes et des hospitalo-universitaires
Organisées chaque année depuis 1969 par la faculté de médecine de la ville, les Journées médicales de Strasbourg permettent aux hospitalo-universitaires de dialoguer avec les généralistes de la région autour de questions pratiques et d’actualité lors d’ateliers et de conférences. «Nous évitons absolument les cours magistraux, explique le Pr Jean-Louis Schlienger, président du département de formation permanente de la faculté, parce que les généralistes attendent des mises au point et des informations concrètes, et sont souvent très heureux que nous leur parlions de sujets basiques.»
La formule très vivante des journées porte ses fruits, puisque près de cinq cents généralistes s’y rendent chaque année, constate le Pr Schlienger. Il souligne aussi le côté confraternel et amical de la manifestation, qui se tient toujours lors du week-end précédant ou suivant le 11-Novembre.
Les journées sont enrichies, depuis trente-trois ans maintenant, par le Salon du médecin, animé par le Dr André Kretz et son épouse : les médecins peintres, sculpteurs et photographes sont nombreux à y exposer régulièrement leurs travaux et créations artistiques.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature