la santé en librairie
LA FRÉQUENCE du cancer augmente et cette maladie touche des patients de plus en plus jeunes. On recense 350 000 nouveaux cas chaque année en France et 150 000 décès. Claude Maylin, chef du service de radiothérapie de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, propose d’organiser la prise en charge du patient atteint de cancer autour de ce qu’il nomme le « coaching médical », dont les modalités s’adaptent aux différents stades de la maladie. Cet accompagnement orchestré, plus fluide et plus humain, permet, dit-il, d’assurer la qualité des soins dans une démarche collégiale, tout en garantissant une plus grande proximité avec le patient. Il implique l’établissement initial de la confiance, gage de guérison, dès la première consultation, et l’engagement sans faille de l’équipe médicale d’un bout à l’autre du traitement. Il garantit non seulement un meilleur confort du patient mais assure une plus grande efficacité face à la maladie.
Le livre de Claude Maylin explique longuement les différentes facettes de ce coaching médical, sa capacité à améliorer la vie et la survie des patients atteints de cancer, en les aidant à surmonter les épreuves successives de chaque étape : détection, diagnostic, bilan, traitement, guérison, réinsertion. De nombreux témoignages appuient son propos.
Un engagement à long terme.
Le cancer n’est ni de droite ni de gauche, note le cancérologue, président du Cercle de réflexion des cancérologues français, qui se définit comme un «citoyen du monde enrichi par les différences côtoyées» et suggère au prochain président de la République de créer un ministère délégué à la Lutte contre le cancer, garant d’un engagement à long terme, indispensable pour gagner la bataille contre la maladie. Car la mise en pratique de ce coaching médical, comme la recherche en cancérologie, tout aussi indispensable que le développement des moyens de dépistage et de traitement, coûtent cher en moyens techniques et en personnel. Douze pour cent du budget de la Caisse nationale d’assurance-maladie sont consacrés au cancer (12 milliards d’euros par an) avec encore trop d’inégalités et de gaspillage. «La qualité des soins n’exclut pas la bonne gestion des deniers publics en matière de cancer. Bien au contraire», écrit Claude Maylin qui, malade à deux reprises, assure avoir beaucoup appris de sa propre expérience. «Pour être médecin, soyons patient (...) et en définitive traiter les autres comme on aimerait être traité soi-même», dit-il.
Thierry Janssen, chirurgien et psychothérapeute, consacre sa réflexion au cas particulier du cancer du sein autour de témoignages et d’expériences de femmes de tous âges, de tous métiers et de toutes origines sociales, pour montrer la profondeur des bouleversements engendrés par la maladie dans tous les secteurs de la vie – relations avec les enfants, le conjoint, le travail, les amis – et les enseignements qu’il est possible d’en tirer. Trouver un sens à sa maladie et à son parcours, modifier sa façon de concevoir l’existence et de la vivre ne revient pas à se soumettre à la dictature du tout psychologique et à dire que la genèse du cancer est psychique – interprétation non documentée et culpabilisante –, explique-t-il en substance. Réduire le stress psychologique, les tensions physiques, clarifier ses relations avec autrui, connaître ses limites physiques et psychiques sont en revanche de bons moyens de faire face à la maladie et participent certainement à l’amélioration des défenses immunitaires. Les nombreuses femmes qui s’expriment dans le livre le disent bien : oeuvrer activement à sa guérison est essentiel.
« Un plaidoyer pour guérir », de Claude Maylin, Desclée de Brouwer, « La Méridienne », 215 pages, 20 euros.
« Vivre le cancer du sein… autrement », de Thierry Janssen, Robert Laffont, 168 pages, 18 euros.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature