LA 4e ENQUETE bisannuelle de l'Union des sociétés étudiantes mutualistes (voir encadré) confirme que les étudiants vont « globalement bien ». Quatre pour cent seulement s'estiment en mauvaise santé. Ils étaient 5 % dans ce cas en 2003, 8 % en 2001 et 6 % en 1999. Il existe toutefois des disparités, notamment en fonction du sexe et de la région.
Les femmes semblent davantage préoccupées par leur état de bien-être, et par leur santé psychique en particulier. Elles dorment moins bien que les hommes : 17 % font état de troubles du sommeil contre 12 % dans la population masculine. Elles ont moins bon appétit (7 % contre 5 % des garçons) et elles ne sont que 18 % (22 %) à avoir une perception très positive de leur avenir. Elles sont aussi beaucoup plus nombreuses (46 % contre 23 %) à mal gérer leur stress, point noir de la routine étudiante.
Quant aux variations régionales, on recense par exemple davantage d'angoissés dans le sud-est (39 %) que dans l'ouest (33 %).
Souffrance psychique et produits psychoactifs.
Malgré cette bonne santé globale, 30 % des étudiants ont vécu, dans l'année écoulée, une quinzaine de jours, voire plus, où ils se sont sentis tristes, déprimés. Ils sont tout autant à avoir eu une période de perte de confiance en eux. Pire encore, 9 % ont eu des pensées suicidaires.
Dans ce contexte, un sur dix prend, parfois ou souvent, des tranquillisants ou des antidépresseurs. Les Franciliens et les Méditerranéens, plus affectés par la souffrance psychique, sont plus fréquemment que leurs pairs de gros consommateurs de cigarettes, de boissons alcoolisées et de cannabis. En outre, 37 % de ceux qui utilisent des médicaments psychotropes ont pensé à la mort.
Dans l'ensemble, 15 % fument de façon importante, 10 % boivent sans modération et 4 % prennent des joints de manière excessive.
Quatre sur cinq ont consulté un généraliste depuis six mois.
Les étudiants qui reconnaissent avoir des comportements néfastes pour leur santé sont très fortement demandeurs d'actions de prévention. Les quatre thèmes mis en avant par les femmes sont l'équilibre alimentaire, 49 % (39 % chez les hommes), le stress, 47 % (32 %), la dépression, 31 %, les accidents de la route, 27 % (33 %) ; 29 % des hommes citent le sida et les IST.
Quatre-vingt-deux pour cent ont consulté un professionnel de santé au cours du semestre (90 % des femmes) et jusqu'à 84 % pour ceux qui se sont sont sentis « tristes et déprimés ». Pour 79 %, il s'agissait d'un généraliste, pour 35 % d'un chirurgien-dentiste, pour 22 % d'un ophtalmologiste, pour 17 % d'un dermatologue et pour plus de 5 % d'un psychiatre ou d'un psychologue. Parmi les femmes, 43 % sont allées chez leur gynécologue. C'est dans le Nord-Ouest et l'Ouest que l'on consulte le plus en médecine générale, tandis que les psy sont le plus sollicités en Ile-de-France et dans le Sud-Est. En région parisienne, le recours aux spécialistes est important. Enfin, les deux tiers des étudiants sont favorables à leur implication dans la gestion de leur régime particulier de sécurité sociale, et un tiers estime que c'est pas nécessaire.
Le réseau des mutuelles étudiantes
L'Union nationale des sociétés étudiantes mutualistes fédère dix mutuelles, qui gèrent la santé de 930 000 affiliés, soit 60 % des étudiants. La MEP couvre les régions Paca, Languedoc-Roussillon et Corse ; la Mgel l'Alsace, la Lorraine et Champagne-Ardenne ; la Smeba la Bretagne et les Pays de la Loire ; la Smeco le Centre et Poitou-Charente ; la Smeno le Nord - Pas-de-Calais, la Normandie et la Picardie ; la Smerag les Antilles et la Guyane ; la Smeeb la Bourgogne et la Franche-Comté ; la Smerep l'Ile-de-France ; la Smerra le Rhône-Alpes et l'Auvergne ; et Vittavi l'Aquitaine, le Midi-Pyrénées et La Réunion.
Chaque année, la population étudiante est renouvelée d'un tiers. Quinze pour cent des étudiants n'ont pas de mutuelle complémentaire. Les hommes jugent cette couverture maladie inutile (47 %) et les femmes trop coûteuses (65 %).
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