AVEC 54 235 GÉNÉRALISTES ET 53 104 spécialistes, la population médicale française a baissé en moyenne de 0,3 % au cours de l'année 2003, également répartis entre généralistes et spécialistes. Encore que parmi les spécialistes, cette baisse moyenne de 0,3 % cache des disparités : le nombre de neuro-psychiatres, par exemple, a baissé de 10,9 % (475 en 2002 contre 423 en 2003), alors que celui des urologues a crû de 5,8 % durant la même période (500 en 2002, contre 529 en 2003). Malgré tout, pour les responsables de la Cnam, pas de panique à prévoir à court terme, car la courbe démographique médicale devrait, selon eux, rester proche de l'horizontale au cours des prochaines années. Un peu moins de médecins, donc, mais autant de patients, si bien que, tout naturellement, les honoraires moyens sont en hausse (1). Les généralistes (tous secteurs confondus) ont perçu en moyenne 122 812 euros en 2003 (+ 6,6 % par rapport à 2002). Quant aux spécialistes, leurs honoraires se sont élevés en moyenne à 211 968 euros (+ 3,9 % par rapport à 2002). Mais au sein des spécialistes, les hausses d'honoraires ne sont pas homogènes, loin s'en faut : les néphrologues voient leurs honoraires baisser de 0,8 %, tandis que que les pédiatres enregistrent une hausse de 7,4 % et les gynécologues-obstétriciens de 5,5 %.
Ces montants représentent, évidemment, les honoraires percus d'où sont déduites les charges professionnelles et non leur revenu imposable.
Les dépassements d'honoraires sont en baisse chez les généralistes (- 12,7 % entre 2002 et 2003) et en hausse chez les spécialistes (+ 10,4 %). La Cnam explique la baisse des dépassements d'honoraires chez les praticiens par le fait que « 2002 avait été marqué par un accroissement exceptionnel des dépassements d'honoraires lié à l'anticipation par les médecins, dès le début de l'année, des mesures de revalorisations tarifaires qui sont intervenues en juillet », lorsque le C a été porté à 20 euros.
Enfin, la répartition géographique des médecins dans l'Hexagone reste peu ou prou égale à ce qu'elle est depuis un certain nombre d'années, avec une sur-représentation médicale dans le Sud et une relative pénurie dans le Nord. Cependant, le département de Seine-Saint-Denis, en région parisienne, est le moins bien loti avec 77 médecins pour 100 000 habitants, tandis que les Pyrénées-Orientales sont en haut du tableau avec 136 médecins pour 100 000 habitants. Mais cette disparité démographique a une conséquence quasi mécanique : c'est dans les départements à faible densité médicale que les honoraires moyens des médecins sont les plus élevés. Les régions où les honoraires sont les plus élevés en moyenne sont le Nord, la Champagne-Ardenne et le Poitou-Charentes.
A l'inverse, les honoraires moyens les plus faibles sont perçus en Rhône-Alpes, sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, dans le sud-ouest et en Corse.
(1) L' ensemble de l'étude, avec des ventilations spécialité par spécialité, est disponible en ligne sur le site Internet de la Cnam : www.ameli.fr
Dépenses de médicaments : plus 8,7 % au 1er semestre
Selon la Cnam, le médicament reste pour l'assurance-maladie le poste de dépenses dont la croissance est la plus élevée : + 8,7 % pour les six premiers mois de 2004, contre 5,9 % pour l'ensemble des dépenses pour la même période. Plus généralement, et pour l'année 2003, l'étude réalisée par la Cnam fait apparaître « une poursuite de la croissance de la consommation de médicaments à un rythme relativement faible en quantités (+ 0,7 %) , mais plus important en termes de montants (+ 4,6 %) ». Toujours en 2003, l'assurance-maladie a remboursé 2,6 milliards de boîtes de médicaments pour un montant total de 16,5 milliards d'euros (+ 4,6 % par rapport à 2002). Si la croissance du coût des médicaments est plus élevée que celle du nombre de médicaments, cela s'explique, selon la Cnam, par « la part grandissante des médicaments chers dans les prescriptions ».
En termes de quantités vendues, les antalgiques se placent encore en première position : le Doliprane, l'Efferalgan, le Dafalgan et le Di-Antalvic sont les quatre produits les plus vendus. Avec le Propofan, dont la composition est proche du Di-Antalvic, les cinq produits ont totalisé 164 millions de boîtes remboursées.
Juste après les antalgiques, ce sont les psychotropes qui occupent la deuxième place : on trouve trois psychotropes dans les 25 médicaments les plus vendus.
La Cnam note également que « la concentration des dépenses sur les premières spécialités pharmaceutiques reste importante » : les cent premiers produits représentent 48 % des dépenses totales, et les dix premiers en représentent 14 %. Enfin, la Cnam relève que, pour l'année 2003, la consommation d'antibiotiques a baissé de 12 % par rapport à 2002. Mais la caisse estime que cette consommation est loin d'être arrivée à son niveau plancher ; elle prépare de nouvelles campagnes de sensibilisation.
> H. S. R.
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