La maladie de Parkinson est la plus fréquente des affections dégénératives du système nerveux central et sa fréquence augmente avec l'âge, de 0,9 % à 65 ans à 5 % à 85 ans. Si les progrès réalisés ces dernières années dans la connaissance et le traitement de la maladie ont multiplié les interrogations, ils ont aussi ouver de grands espoirs. L'Académie de médecine y a consacré sa dernière séance.
La stimulation des structures cérébrales profondes est une voie particulièrement prometteuse, comme l'ont montré les Prs Alim-Louis Benabid (Grenoble) et Richard Frackowiak, Institut de neurologie, Londres).
La méthode, qui s'est affinée entre 1987 et 1990, améliore de façon durable le tremblement, la rigidité et permet en outre de réduire le traitement médicamenteux, et donc les mouvements anormaux qui en sont la conséquence.
Mais, malgré l'allégement des formalités administratives, de nombreux patients sont en attente de traitement. En France, 300 malades ont été opérés l'an dernier, pour un besoin estimé à quelque 1 000 par an, et une centaine en Grande-Bretagne pour un besoin du même ordre, situé entre 1 000 et 1 500.
« Ce traitement neurochirurgical ne s'adresse pas à tous les patients souffrant de Parkinson mais à environ 10 % d'entre eux », a précisé le Pr Benabid, qui a une liste d'attente de deux ans, avec 200 malades.
Les « bons » candidats sont des gens qui risquent de perdre leur travail dans les mois ou années à venir et dont la vie sociale ou familiale est perturbée en raison de la perte d'efficacité au fil des années du traitement médical (L-dopa se transformant en dopamine dans l'organisme).
« Les opérés ont en moyenne entre 50 et 60 ans, mais peuvent être plus âgés », a précisé à l'AFP le Pr Benabid. « Une maladie psychique pas équilibrée, lourde ou évolutive est une contre-indication à ce procédé », a souligné Marie-José Vidailhet (hôpital Saint-Antoine, Paris).
Il faut « raccourcir les délais de façon à ne pas laisser s'installer un état irréversible », a réaffirmé le Pr Pierre Rondot dans sa conclusion. Il rappelle aussi que les traitements médicaux et chirurgicaux actuels, quelle que soit leur efficacité, ne sont que palliatifs. Il est donc indispensable de promouvoir la recherche « pour établir si les formes sporadiques, les plus nombreuses, peuvent être rapprochées des formes héréditaires et pour déceler l'origine de l'accumulation de certaines protéines qui conditionnent la destruction des neurones ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature