En Ile-de-France, 20 000 nouvelles personnes sont touchées chaque année par un accident vasculaire cérébral (AVC). Cinq mille meurent dans les semaines ou les jours qui suivent, 11 000 gardent des séquelles et 5 000 seront démentes dans les cinq années qui suivent. Il s'agit donc d'un problème grave, mal connu jusqu'à présent, et nécessitant la mise en place d'une politique d'offre de soins efficace et coordonnée au niveau régional. Car cette pathologie se situe au carrefour de plusieurs disciplines : les urgences, la neurologie, la cardiologie, la réadaptation, les soins de suite).
Au sein de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le groupe de travail mis en place en 1999 a constaté que les patients étaient très dispersés. Sur 8 000 malades, 60 % étaient traités dans les services d'urgence, 34 % en neurologie, 22 % en médecine interne, 17 % en neurochirurgie et 4 % en cardiologie. L'intérêt d'unités neurovasculaires spécialisées s'est donc très vite imposé. Cet état des lieux a inspiré un cahier des charges qui « recommande un traitement précoce dans des unités spécialisées, suivi d'une réadaptation dans le cadre d'unités de soins de suite et de réadaptation ou d'alternatives à l'hospitalisation quand l'état des patients le permet. Ces filières structurées doivent intégrer des possibilités d'accueil en structures médicales ou sociomédicales d'aval quand le retour à domicile n'est pas possible », précise le Dr Elisabeth Fery-Lemonnier (AP-HP).
En 2001 et 2002, deux unités spécialisées préexistantes se sont structurées à la Pitié-Salpêtrière et à Lariboisière ; et à Tenon, l'unité est montée en charge. En 2003, Bichat et Henri-Mondor monteront à leur tour en charge et leur aval devra être renforcé.
Prévention
Cette meilleure coordination de l'offre de soins dans des unités neurologiques adaptées devrait également permettre d'améliorer le traitement de ces pathologies grâce aux récents progrès des techniques médicales et de la recherche en médecine (thrombolyse intraveineuse, progrès de l'imagerie).
Enfin, une politique active de prévention permettrait de réduire de façon significative l'incidence de nouveaux cas. « La méthode la plus efficace pour lutter contre les AVC est la prévention puisque les ressources thérapeutiques demeurent malheureusement encore limitées une fois que l'accident est survenu, en dépit d'une amélioration incontestable du pronostic vital et fonctionnel lorsque le patient est traité dans une unité neurologique spécialisée », analyse le Pr Marie-Germaine Bousser (Lariboisière).
Selon une étude britannique, les quatre mesures préventives principales sont le traitement de l'hypertension artérielle, l'abstention vis-à-vis du tabac, les anticoagulants pour les embolies provenant du coeur et l'aspirine pour la prévention secondaire des accidents ischémiques non liés à une cardiopathie emboligène. Si ces quatre mesures étaient appliquées, le risque d'AVC diminuerait, du moins en théorie, de plus de 50 %.
* Le rapport du groupe de travail est disponible sur le site www.cramif.fr et www.urcamif.fr.
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