ALIMENT SANTE
I NTERROGES l'an dernier, 70 % des Français estiment que les produits alimentaires présentent des risques importants (30 %) ou légers (40 %) pour la santé. Ils étaient 63 % en 1999 et 55 % en 1997, et c'est principalement la notion de risque important qui progresse (de 10 points en trois ans). Aujourd'hui, 5 % seulement estiment que les produits alimentaires ne présentent pas de risque du tout et 23 % qu'ils présentent des risques peu importants.
On ne peut pour autant parler de psychose puisque, d'une part, le consommateur peut toujours choisir des produits de substitution quand il y a un problème et que, d'autre part, le risque est relativisé : sur cinq types de risque, celui qui fait le plus peur concerne les accidents de la route (70 % le placent en premier), loin devant la pollution atmosphérique (48 %), l'alimentation (45 %), les risques nucléaires (44 %) et les risques naturels (35 %).
Il est vrai que les près de 8 000 morts sur les routes ont de quoi faire peur. Ce qui n'empêche pas les Français d'exiger un risque zéro pour ce qu'ils mangent, en estimant à 61 % que, en matière d'intoxication alimentaire, « aucun décès n'est admissible » (contre 35 % qui jugent que « quelques décès sont inévitables »).
Ils ont aussi tendance à méconnaître leurs responsabilités puisque 30 % seulement estiment que les bactéries indésirables risquent surtout de se développer lors des opérations de transport ou de stockage conduites par le consommateur.
S'ils choisissent les produits d'abord en fonction des garanties d'hygiène et de sécurité (90 %) et des labels de qualité (78 %), les Français n'en oublient pas pour autant le goût, premier ou deuxième critère de qualité des aliments pour 80 % d'entre eux, devant les apports nutritionnels (58 %) et l'absence de risques sanitaires (52 %).
* « Consommation et modes de vie », n° 148, avril 2001.
Pas de vague végétarienne en vue
Lorsqu'un produit est retiré de la vente en raison d'un risque de contamination, 47 % des consommateurs n'achètent plus le type de produit concerné, quelle que soit la marque ou le lot incriminé. Ils n'en changent pas pour autant leurs habitudes et, selon le CREDOC, il n'y a pas de vague végétarienne en vue : 40 % des personnes qui ont consommé moins de boeuf en octobre 2000 l'ont remplacé par de la volaille, 26 % par du poisson, 13 % par du porc et 3 % seulement par des légumes.
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